Titre | Un printemps arabe ? L'émulation protestataire et ses limites | |
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Auteur | Michel Camau | |
Revue | L'année du Maghreb | |
Numéro | Vol. VIII, 2012 Dossier : Un printemps arabe ? | |
Rubrique / Thématique | Dossier de recherche : Printemps arabe : une « révolution » pour les sciences sociales ? |
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Page | 27-47 | |
Résumé |
L'expression « printemps arabe » s'est imposée comme allant de soi pour désigner un processus d'émulation protestataire sans précédent dans la région. La métaphore doit beaucoup à la facilité journalistique. Toutefois le questionnement nécessaire du « printemps arabe » ne saurait s'en tenir à ce type de considérations. Il se rapporte tout à la fois aux limites de l'émulation protestataire et à celles de notre propre savoir. Nul n'avait prévu la « révolution tunisienne », pas plus que ses répliques en égypte et dans d'autres pays arabes. L'élan protestataire s'est diffusé, sans toutefois emprunter partout les mêmes formes, ni revêtir la même intensité, ni surtout produire les mêmes effets. Il ressort de l'ensemble une marge d'indétermination, dont l'élucidation passe par l'examen de trois ordres de problèmes, étroitement liés mais analytiquement distincts : les ambigüités du label « révolution », la surprise produite par des événements tenus après coup pour inéluctables, les effets de démonstration et de contexte dans le cycle de protestation. Les éléments de réponse avancés dans l'article se déploient à partir des notions de crise de légitimation comme critère de différenciation parmi les « révolutions arabes », d'ignorance pluraliste au regard de l'opacité des préférences des acteurs en situation autoritaire et enfin d'apprentissage des gouvernants par rapport à leurs modes de prévention et de gestion des crises de légitimation. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
The term “Arab Spring” has become patently obvious to describe a process of protest emulation unprecedented in the region. Such metaphor owes much to media fluency. However, issues raised by the “Arab Spring” cannot be limited to this type of acceptations. They refer to both the limits of protest emulation and those of our own knowledge. No one had foreseen the “Tunisian Revolution”, no more than its spinoffs in Egypt and other Arab countries. The protest momentum spread but it did not occur in the same form or with the same intensity elsewhere, and above all, it did not produce the same effects. There is an overall margin of uncertainty, which may be elucidated through consideration of three types of problems, closely related but analytically distinct: the ambiguity of the “revolution” label, the surprise generated by events regarded afterwards as inevitable, and the effects of demonstration and context in the protest cycle. We attempted to address those issues based on the idea of crisis of legitimacy as a criterion of differentiation between the “Arab revolutions”, and of pluralistic ignorance with regard to the unclear preferences of those in authority positions and finally of the rulers' learning in relation to their methods of prevention and management of crises of legitimacy. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://anneemaghreb.revues.org/1383 |