Titre | Les révolutions arabes entre césures et remembrances : tiers-mondisme, question palestinienne et utopies chiliastiques | |
---|---|---|
Auteur | Nicolas Dot-Pouillard | |
Revue | L'année du Maghreb | |
Numéro | Vol. VIII, 2012 Dossier : Un printemps arabe ? | |
Rubrique / Thématique | Dossier de recherche : Printemps arabe : une « révolution » pour les sciences sociales ? |
|
Page | 49-65 | |
Résumé |
L'évènementialité révolutionnaire et insurrectionnelle ouverte dans le monde arabe depuis le mois de janvier 2011 a bien eu sa part de « nouveau » : analystes et chercheurs se sont ainsi attachés à en déceler, pour l'essentiel, les manifestations dans l'appropriation radicale du paradigme démocratique par les insurgés égyptiens, libyens ou tunisiens, dans l'utilisation de nouveaux moyens informatiques globalisés, dans l'absence – tout du moins dans un premier temps –d'idéologies fondatrices, si ce n'est de leaderships dument constitués, au sein des soulèvements en question. Ces processus révolutionnaires auraient même pu, dans leur nouveauté radicale, tracer des points de rupture fondamentaux avec ce qui, tout au long du vingtième siècle, eut justement pu s'attacher au concept même de « révolution » dans le monde arabe. Parmi ces éléments : le caractère tiers-mondiste qui lui fut souvent lié, l'attachement à la question palestinienne, et enfin la dimension chiliastique et révolutionnaire propre aux bouleversements révolutionnaires tels qu'on se les imaginait alors. Et pourtant, cette rupture semble encore relative : c'est plutôt une singulière dialectique irrésolue qui semble aussi se dessiner entre ces différents éléments, où le passé semble encore servir parfois de point de référence, se réactualisant ainsi, face à un « nouveau » dont les contours et les césures qu'il trace sont patiemment en train de s'esquisser. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
|
Résumé anglais |
The revolutionary and insurrectionary eventness deployed in the Arab world since January 2011 did have, to some extent a degree of “newness” : analysts and researchers have basically endeavored to identify its manifestations in the radical appropriation of the democratic paradigm by Egyptian, Libyan or Tunisian insurgents, in the use of new globalized computer technologies, and in the absence - at least in the early stages - of seminal ideology, even of duly established leaderships in the uprisings. The radical novelty of these revolutionary processes may even have established fundamental breaking points from elements that were associated to the concept of “revolution” in the Arab world throughout the twentieth century, such as the common underlying notion of Third World, the commitment to the Palestinian cause, and finally the chiliastic and revolutionary dimension of revolutionary upheavals such as they were envisioned at that time. However the break appears to be relative : indeed a singular unresolved dialectic also seems to emerge between these different elements, where the past may sometimes serve as a reference updated in the face of “newness” whose contours and divides are gradually taking shape. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
|
Article en ligne | http://anneemaghreb.revues.org/1393 |