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Titre Les partis politiques égyptiens dans la révolution
Auteur Clément Steuer
Mir@bel Revue L'année du Maghreb
Numéro Vol. VIII, 2012 Dossier : Un printemps arabe ?
Rubrique / Thématique
Dossier de recherche : Printemps arabe : une « révolution » pour les sciences sociales ?
Page 181-192
Résumé Cet article propose une classification des partis politiques dans l'Égypte de Moubarak, reposant sur leur degré d'intégration à l'ancien régime qui dépend de la combinatoire de deux éléments : les ressources octroyées directement ou indirectement par le pouvoir exécutif, d'une part, et d'autre part, les différentes ressources indépendantes du centre étatique, et inégalement réparties entre les organisations partisanes. Étant entendu qu'un parti dépourvu de toutes ressources est bien évidemment condamné à disparaître, la combinaison des deux variables retenues ici nous permet de classer les partis égyptiens en trois catégories : les partis exclus du système, les partis cooptés, intégrés à ce dernier, et enfin les partis artificiels, qui ne disposent de quasiment aucune ressource propre et sont en conséquence extrêmement dépendants du pouvoir. Durant la révolution, ces derniers n'ont eu d'autre choix que de défendre le régime, si ce n'est activement, du moins par leur attentisme. Les partis cooptés, quant à eux, ont une existence réelle dans la société, indépendamment du soutien de l'État, mais ils se sont vus octroyer un certain nombre d'avantages par ce dernier. En conséquence, ils n'ont pas cherché à remettre en cause le régime et sont restés en marge des mouvements contestataires qui se sont multipliés au cours de la décennie écoulée. Enfin, les partis exclus du système ne doivent rien au centre politique et sont donc ceux qui avaient le plus intérêt à un changement de régime. Aussi ont-ils pris une part active aux activités contestataires sus-mentionnées. Cette typologie offre une grille de lecture expliquant les positions prises par les différents partis égyptiens durant la révolution, en tenant compte non seulement de leurs intérêts immédiats, mais également des répertoires d'actions à leur disposition et de leur proximité avec les mouvements protestataires, ces deux derniers éléments étant hérités de leurs conduites passées.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais This article suggests a classification of political parties in Mubarak's Egypt, based on their level of integration into the former regime, according to the combinatorial analysis of two elements : on the one hand, the resources provided directly or indirectly by the executive, on the other hand, the various resources independent from the State, and unevenly distributed among the party organizations. Provided that a party devoid of all resources is obviously doomed to disappear, the combination of the two variables used here helps us classify the Egyptian parties into three categories : parties excluded from the system, parties co-opted and incorporated into the system and finally artificial parties, who have practically no resources of their own and are therefore extremely dependent on the central power. During the revolution, the latter had no choice but to defend the regime, if not actively, at least by their wait-and-see attitude. Co-opted parties however have a genuine existence in society, independent from State support, but they have been given a number of advantages by the State. Consequently, they did not attempt to challenge the regime and remained on the sidelines of the protest movements that proliferated over the past decade. Finally, the parties excluded from the system owe nothing to the political nucleus and were thus the most interested in a change in regime. Therefore they took an active part in the above mentioned protest activities. This typology offers an interpretative framework explaining the different positions taken by the parties during the Egyptian revolution, taking into account not only their immediate interests, but also the range of actions available to them and their proximity to the protest movements, given that the latter two elements are inherited from past behaviors.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://anneemaghreb.revues.org/1451