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Titre L'histoire et « l'avenir possible » : Laroui, Djaït et la modernité du Maghreb dans les années 1970
Auteur Idriss Jebari
Mir@bel Revue L'année du Maghreb
Numéro No 10, 2014 Dossier : Besoins d'histoire
Rubrique / Thématique
Dossier : Besoins d'histoire
 III. Temps et histoires du Maghreb : Reconcevoir les cadres d'interprétation
Page 189-206
Résumé Les deux historiens, Abdallah Laroui et Hichem Djaït, ont contribué respectivement aux débats sur les projets tunisien et marocain dans le cadre de deux essais politiques publiés en 1974. Au moment où ces pays faisaient face à une « crise de la modernité » et une consolidation de l'autoritarisme politique, l'intervention de l'intellectuel critique dans le débat public été vue comme une pratique innovante à l'époque. Dans cet article, le discours et la pratique de ces deux figures seront étudiés afin de retracer la mise en place d'une configuration particulière entre les intellectuels, le pouvoir et le public qui persiste jusqu'à aujourd'hui. D'une part, ces essais se sont inscrits dans un parcours marqué par la désillusion et l'aliénation ressentie après leurs premiers retours dans les années 1960. D'autre part, en privilégiant l'histoire comme outil d'analyse, ils ont voulu démontrer que la « crise » était le produit de limitations intellectuelles des élites politiques. Ces deux thèmes nous permettent de replacer la demande sociale pour l'histoire dans une perspective plus longue, et de situer la mise en place des éléments constitutifs de ce régime d'historicité au Maghreb dès les années 1970.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais In 1974, Abdallah Laroui and Hichem Djaït, two emerging Maghrebi historians and intellectuals wrote political essays affirming the necessity of re-historicizing the national projects of Tunisia and Morocco. These two countries faced what was framed then as a “crisis of modernity”, at a time when these countries were consolidating national authority. These intellectuals' participation in the public space was seen as innovative and daring. In this article, we look at their ideas and practices in relation to each other. The article allows us to establish the specific mechanisms of consultation that were put into place between intellectuals, authorities and the public with lasting implications. On the one hand, these essays took on special meaning for these intellectuals whose lives would be marked by disillusionment and alienation resulting from the confrontation of their idealist convictions upon completing their studies in France and the stark realities of the Maghreb of the early sixties. On the other hand, these authors placed history and the historical principle of change at the center of their analysis, thus avoiding any claim that the “crisis” was the product of the intellectual limitations of national political elites. These two axes of study will allow us to frame the issue of the social demand for history in a wider perspective, while arguing that the constituent elements of the historicity regimes in the Maghreb were put in place as early as the seventies.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://anneemaghreb.revues.org/2077