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Titre L'africanisation de l'Église évangélique au Maroc : revitalisation d'une institution religieuse et dynamiques d'individualisation
Auteur Bernard Coyault
Mir@bel Revue L'année du Maghreb
Numéro No 11, 2014 Dossier : Routes migratoires africaines et dynamiques religieuses
Rubrique / Thématique
Dossier: Routes migratoires africaines et dynamiques religieuses
 II. Des lieux de cultes redynamisés par la migration africaine
Page 81-103
Résumé L'Église évangélique au Maroc (EEAM), fondée au début du xxe siècle, est une Église de tradition réformée issue de la colonisation. Fréquentée par les seuls Européens, ses effectifs déclinent inexorablement à partir de l'indépendance en 1956, jusque dans les années 1990 où elle connait alors une mutation sociologique profonde, avec l'afflux de ressortissants venus d'Afrique subsaharienne (étudiants, migrants, cadres, etc.). Seule Eglise protestante officiellement reconnue et présente dans plusieurs villes du pays, l'EEAM réunit une population à 95 % africaine, très diversifiée sur le plan culturel et confessionnel. Les membres sont originaires d'une part des Églises protestantes d'institution coloniale (mainline churches) et d'autre part des Églises néo-pentecôtistes et charismatiques d'initiative africaine, de création plus récente. La cohabitation dans une même structure d'identités religieuses hétérogènes produit parfois tensions et malentendus. Les modèles d'organisation, les référents théologiques et les pratiques observables témoignent de ce pluralisme en tension. Caisse de résonnance d'un champ religieux africain multiforme et globalisé dont chacun de ses membres reflète une composante, l'Eglise se constitue aussi en acteur de ce même champ avec une proposition religieuse originale combinant pluralisme confessionnel, inter-culturalité et agencéité. Après avoir mis en évidence l'influence du champ religieux virtuel (internet), de même que les liens entre l'EEAM et le réseau informel d'Églises de maison constitué à ses marges, cette contribution montre comment se construit l'articulation entre d'une part, une institution religieuse en pleine mutation, et d'autre part, les trajectoires religieuses individuelles qu'elle suscite, avec leur dynamique propre oscillant entre adhésion, contestation ou subversion.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais The Église Évangélique au Maroc (EEAM) was founded in Morocco under French colonialism in the early twentieth century as an expression of the Reformed Protestant tradition.  Attended first by Europeans only, its numbers had inexorably declined from Morocco's independence in 1956 until the nineties. Since that time, the Church has experienced a deep sociological mutation with a continuing influx of sub-Saharan Africa nationals (students, migrants, businessmen, etc.). As the only officially recognized Protestant church, the EEAM has congregations in many cities all over the country, where regular attendees are 95 % Sub-Saharan Africans, with very diverse religious and cultural backgrounds. Members of EEAM churches come from both traditional mainline Protestant churches and more recently established Pentecostal or charismatic churches (PCCs). This cohabitation of heterogeneous religious identities within the same institutional structure often creates tensions and misunderstandings.  Varying theological reference points, patterns of church organization, and religious practices bear witness to this pluralism-in-tension.The EEAM acts as a resonance chamber for a global, multiform African religious field, with each church member reflecting a particular dimension of this field. At the same time, the EEAM operates within the field as a key-player, presenting an original African religious expression marked by denominational pluralism, interculturality, and personal agency. After considering the influence of the virtual religious field (internet) on the church as well as the links between the EEAM and the informal network of house churches existing on its margins, this article will explore the articulation between a changing religious institution on one hand, and, on the other hand, the individual religious trajectories it generates with their own dynamics, oscillating between adhesion, contestation or subversion.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://anneemaghreb.revues.org/2243