Titre | Pèleriner, faire du commerce et visiter les lieux saints : Le tourisme religieux sénégalais au Maroc | |
---|---|---|
Auteur | Nazarena Lanza | |
Revue | L'année du Maghreb | |
Numéro | No 11, 2014 Dossier : Routes migratoires africaines et dynamiques religieuses | |
Rubrique / Thématique | Dossier: Routes migratoires africaines et dynamiques religieuses III. Des marchés religieux émergents en écho aux migrations |
|
Page | 157-171 | |
Résumé |
Bien que la Tijannyya, comprise comme voie soufie, ne soit pas très pratiquée au Maroc, elle constitue un lien puissant entre ce pays et le Sénégal où plus de la moitié de la population appartient à cette confrérie. Nombre d'adeptes tijanes considèrent le pèlerinage à Fès, ville marocaine abritant le mausolée du fondateur de la confrérie, comme une dévotion aussi importante que le pèlerinage à la Mecque. Ce pèlerinage, qui date de plus d'un siècle, est devenu depuis une dizaine d'année un véritable phénomène de société au Sénégal et un important enjeu commercial et diplomatique pour le Maroc. Cet article se base principalement sur l'ethnographie d'un pèlerinage organisé par une agence de voyages sénégalaise à l'occasion du Laylatoul-Qadr (la « nuit du destin »), en août 2012. Les discours et temporalités qui caractérisent les groupes organisés de pèlerins alimentent des imaginaires dont l'examen révèle une multiplicité de dimensions, notamment sociales, politiques et religieuses. Deux aspects de ce pèlerinage sont abordés. Le premier porte sur les significations et motivations de ces voyages, révélatrices des mutations qui travaillent la société sénégalaise contemporaine (notamment la conception de la famille, de la mort, de la croyance, du loisir, etc.). Le deuxième s'intéresse au rapport entre les imaginaires produits au sein des groupes de pèlerins et les discours et contre-discours sur la nature des liens entre les peuples sénégalais et marocain, qualifiés de « fraternels et d'exceptionnels » par les pouvoirs officiels mais qui sont souvent vécus et rapportés différemment par nombre de Sénégalais résidents au Maroc. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
|
Résumé anglais |
Although the Tijaniyya is not very practiced within Morocco anymore, it remains a powerful link between this country and Senegal, where more than half of the population belong to this brotherhood. Many Tijaniyya's adepts consider the pilgrimage to Fez, the Moroccan town hosting the mausoleum of the brotherhood's founder, an act of devotion as important as the Hajj to Mecca. This pilgrimage is not new, as it dates back more than a century. However, it is only over the last ten years that it has grown in scope, becoming a major societal phenomenon in Senegal and an important commercial and diplomatic issue for Morocco. This article is based on ethnography of a pilgrimage organized by a Senegalese travel agency, for the Laylatoul-Qadr («Night of Destiny»), in August 2012. The discourses and temporalities that characterize such organized groups of pilgrims, feed particular imaginaries and reveal a multiplicity of dimensions, including social, political and religious dimensions of Senegalese society. The present article emphasizes two aspects: firstly, the meanings and motivations of those travels to Morocco, which allow to understand number of mutations in contemporary Senegalese society (the concept of family, death, belief, leisure, etc.); secondly, the discourses and counter-discourses about the nature of the links between Senegalese and Moroccan peoples, qualified by the governments as «exceptional and fraternal», but which are often differently experienced and reported by many Senegalese residents in Morocco. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
|
Article en ligne | http://anneemaghreb.revues.org/2289 |