Titre | Chronique d'un non-lieu: le marxisme en Grande-Bretagne | |
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Auteur | Emmanuel Jousse | |
Revue | Cahiers d'histoire. Revue d'histoire critique | |
Numéro | no 114, 2011 Réceptions de Marx en Europe avant 1914 | |
Rubrique / Thématique | DOSSIER |
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Page | 73-97 | |
Résumé |
La faiblesse de la diffusion du marxisme en Grande-Bretagne avant la Grande Guerre est un trait constaté par les contemporains, vérifié par les historiens, qui participe de la spécificité du travaillisme. Un examen plus approfondi de la question permet en réalité de mesurer l'importance de chronologies différenciées qui, toutes ensemble, empêchent le marxisme de devenir le discours commun du socialisme anglais. Les idées de Marx peinent à s'implanter parce qu'elles sont assez peu adaptées aux réalités politiques et sociologiques du monde ouvrier anglais, qui dispose déjà d'autres cadres d'interprétation pour expliquer son expérience historique. De plus, les partis ouvriers anglais qui apparaissent dans les années 1880 sont éclatés et ne permettent pas à une doctrine marxiste de devenir centrale. Enfin, celle-ci ne peut pas s'appuyer sur une traduction autorisée, dans la mesure où les textes de Marx sont disputés entre des groupes concurrents qui cherchent à asseoir leur légitimité. Le non-lieu britannique peut donc servir, plus généralement, à une histoire de la diffusion du marxisme en Europe en mettant en valeur trois conditions nécessaires : le monde ouvrier doit partager une expérience commune de l'industrialisation et de ses extrêmes, sans disposer pour autant de schémas interprétatifs convenus. Dans cet interstice, le marxisme parvient à s'implanter s'il est porté par un groupe politique qui entreprend sa diffusion à large échelle. Celle-ci, enfin, est possible s'il n'existe qu'un seul canon légitime des textes produits par des traducteurs autorisés. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://chrhc.revues.org/2224 |