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Titre Les confréries soufies en Sibérie (XIXe siècle et début du XXe siècle)
Auteur Thierry Zarcone
Mir@bel Revue Cahiers du monde russe
Numéro volume 41, no 2-3, avril-septembre 2000 En islam sibérien
Page 279-296
Résumé La pénétration du soufisme, et plus précisément des confréries soufies, en Sibérie méridionale, s'est faite relativement tôt, au cours des premières campagnes d'islamisation des régions du cours moyen de l'Irtysh, à la fin du XVIe siècle, ainsi que nous l'enseignent des documents qui mêlent le mythe et l'histoire. Ce soufisme serait d'obédience naqshbandî et originaire de Boukhara mais on manque encore de données précises pour décrire dans le détail son fonctionnement. En revanche, l'histoire nous apporte des renseignements plus précis sur les soufis qui se sont installés en Sibérie méridionale et au nord du Qazaqstan, au XIXe et au début du XXe siècle. On sait que ces derniers, liés à des branches variées de la Naqshbandiyya que l'on peut facilement identifier, arrivaient des villes frontières de la région Volga-Oural (Troïtsk en particulier) et des cités-oasis de Transoxiane (Boukhara, Kokand). Leurs maîtres spirituels étaient des personnages connus et vénérés : les Sâhib-zâda en Transoxiane et Zayn Allâh à Troïtsk. Outre l'enseignement de la mystique musulmane, ces soufis s'étaient donné pour objectif de convertir, voire de ramener à l'islam, les populations de la steppe, généralement des Qazaqs, qui restaient liées au chamanisme ou qui s'étaient éloignées de la religion du Prophète. Dans cette intention, ils furent à l'origine de la construction de madrasa et de mosquées pour consolider l'islam et former des docteurs de la religion. Enfin, sur le plan doctrinal, le soufisme sibérien ne présente pas d'originalité particulière ; il n'est qu'un reflet du soufisme tatar et transoxianais.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais Siberian Sufi brotherhoods (nineteenth and early twentieth centuries). – According to documents in which history and myth are interwoven, the penetration of Sufism and, more strictly speaking, of Sufi brotherhoods into southern Siberia, took place relatively early, at the end of the sixteenth century, during the first Islamization campaigns in the mid-Irtysh regions. It was apparently naqshbandî Sufism, originating from Bukhara, but we still lack precise data making the detailed description of how it functioned possible. However, history provides us with more precise information on those Sufis who settled in southern Siberia and northern Qazaqstan in the nineteenth and early twentieth centuries. We know that they were connected to various easily identifiable branches of the Naqshbandiyya and came from border towns of the Volga-Ural region (mostly from Troitsk) and oasis cities of Transoxiana (Bukhara, Kokand). Their spiritual masters were famous and venerated men: Sâhib-zâda in Transoxiana and Zayn Allâh in Troitsk. The Sufis' objective was, besides teaching Muslim mysticism, to convert, even to bring the populations of the steppe, generally Qazaqs who still practiced shamanism or had strayed away from the Prophet's religion, back to Islam. With this intention in mind they had medressehs and mosques erected in order to reinforce Islam and form theologians. As far as doctrine is concerned, Siberian Sufism is not particularly original, being a mere reflection of Tatar and Transoxian Sufism.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://monderusse.revues.org/48