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Titre Penser l'histoire juive au début du xxe siècle
Auteur Sylvie Anne Goldberg
Mir@bel Revue Cahiers du monde russe
Numéro volume 41, no 4, octobre-décembre 2000 Aperçus sur le monde juif
Page 519-534
Résumé Entre le XIXe et le XXe siècle, l'histoire pénètre le domaine politique. Pour les juifs, comme pour la plupart des peuples revendiquant alors l'autonomie, l'écriture d'une histoire nationale est perçue comme une manière d'émancipation. La singulière disparité existant entre les juifs de l'Europe de l'Ouest et ceux de l'Est – ces derniers constituant la majeure partie du peuple juif – conduira des approches distinctes : l'une se focalisant sur la réécriture du passé, l'autre se concentrant sur la construction de l'avenir. L'objet de cet article est de montrer sur quels principes se sont fondées ces disparités. Alors que l'enjeu des juifs allemands était de convaincre aussi bien non-juifs que juifs que ces derniers pouvaient s'insérer dans un monde social soumis aux règles d'un État souverain et développait, en conséquence, une approche universaliste, celui des Russes s'inscrivait dans un projet politique et historique plus radical, et développait une approche nationaliste. La sélection de quelques idées élaborées par des intellectuels et militants de la « cause » juive, tels Heinrich Graetz, Leopold Zunz, Péretz Smolenskin, Simon Dubnow ou Ahad Ha-Am, présentée ici, permet de suivre l'élaboration de ces divergences.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais Rethinking the Jewish history in the context of the twentieth century. – In the nineteenth and twentieth centuries, history was used for political purposes. For Jews and most of the ethnic groups demanding autonomy, writing a history of their nation was perceived as a form of emancipation. The uncommon disparity existing between West and East European Jews – the latter constituting the major part of the Jewish people – resulted in two distinct approaches : one focused on re-writing the past and the other, on building the future. This article aims to show the principles lying at the basis of this divergence. At stake for German Jews was to convince Jews and non-Jews alike that the former could become integrated in a social world abiding by the rules of a sovereign state: this corresponded to a universalist approach. The Russians, however, bet on a more radical political and historical program, thus developing a nationalistic approach. Our selection of a number of ideas worked out by intellectuals and militants of the “Jewish cause” such as Heinrich Graetz, Leopold Zunz, Peretz Smolenskin, Simon Dubnow and Ahad Ha-Am, allows us to see these divergences in the make-up of a Jewish history.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://monderusse.revues.org/57