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Titre Au Mexique, la mort suinte dans l'art. Teresa Margolles : quand l'œuvre saigne
Auteur Caroline Perrée
Mir@bel Revue Amerika
Numéro No 8, 2013 Violences, génocides, guerres, homicides, féminicides, crimes, meurtres, représentations esthétiques
Rubrique / Thématique
Thématique
Résumé En ce début de XXIe siècle, le Mexique est le théâtre d'une violence frénétique, sans borne et barbare. Guerre entre cartels de drogue et gouvernement, règlements de compte entre cartels, féminicide de Ciudad Juárez, la violence se décline sous toutes ses coutures et s'étend du Nord à l'ensemble du pays. La scène artistique contemporaine mexicaine se fait le reflet de cette violence tous azimuts et les arts plastiques s'interrogent sur la manière dont il faut la représenter pour la dénoncer. Teresa Margolles est l'une des artistes emblématiques de cette dénonciation parce qu'elle emprunte son vocabulaire plastique aux conséquences de cette violence : le corps assassiné. Son œuvre ne fait pas la part belle à une représentation visuelle de la violence, comme le fait la presse à sensation par une saturation d'images violentes. L'artiste crée chez son spectateur un malaise, qui frôle le dégoût, en utilisant le sang et la graisse humaine du corps mort, les draps et l'eau qui ont servi à le recouvrir et à le nettoyer. Matériaux bruts et matières premières de son travail, elle tisse par leur intermédiaire une esthétique de l'homicide qu'elle met en contact avec son public, afin de le toucher au sens propre comme au sens figuré.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais At this beginning of XXIth century, Mexico is the theater of a fervent violence, boundless and barbarian violence. With war between drug cartels and government, reprisal between cartels, feminicide of Ciudad Juárez, the violence declines in all of its aspects and extends of the North to the whole country. The Mexican contemporary artistic scene is the reflection of this violence all out and the plastic arts wonder about the way it is necessary to represent it to denounce it. Teresa Margolles is one of the symbolic artists of this denunciation because she borrows her plastic vocabulary in the consequences of this violence : the murdered body. Her work does not place great emphasis on a visual representation of the violence, as makes it the gutter press by a saturation of violent images. The artist creates at her spectator's a faintness, which touches the disgust, by using the blood and the human fat of the dead body, the sheets and the water which served to cover it and to clean it. Raw materials of its work, she weaves by their intermediary an aesthetics of the manslaughter which she puts in touch with her public, to the touch literally as figuratively.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://amerika.revues.org/3812