Titre | La caresse de l'art et les « Mères de la Place de Mai » | |
---|---|---|
Auteur | Alice Verstraeten | |
Revue | Amerika | |
Numéro | No 8, 2013 Violences, génocides, guerres, homicides, féminicides, crimes, meurtres, représentations esthétiques | |
Rubrique / Thématique | Thématique |
|
Résumé |
La disparition forcée est un crime invisible et indicible. Il semble impossible de représenter un tel crime « continu », fait d'une douleur exponentielle. Pourtant des femmes, les « Mères de la Place de Mai » argentines, sont parvenues à résister. Leur combat se place non dans le champ de la violence répondant à la violence, mais dans le champ de la maternité, de la tendresse, de la caresse. En chemin, elles se sont entourées d'art et d'artistes, car elles retrouvent-là l'essentiel de leurs armes contre la sclérose de la pensée et la terreur. Anthropologue travaillant à leurs côtés, j'ai pu les mettre en lien avec Michèle Lepeer, une artiste peintre. Et observer ce qui émergeait de leur rencontre. Leurs démarches éthiques et politiques se rejoignent dans la volonté de s'inscrire dans une chaîne de transmission, dans la volonté de rattraper le symbolique en lambeaux et d'offrir un espace-temps où inscrire les disparus, une sépulture à ces morts non reconnus. Enfin, leurs démarches se recoupent dans l'attention portée à l'intime pour dire l'histoire collective (forme de microhistoire). Ensemble, elles opposent à l'abîme de la culture de petits liens culturels sans cesse renouvelés, exploratoires. Et l'anthropologue n'est plus que le passeur de témoin. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
|
Résumé anglais |
The forced disappearance is an invisible, unutterable crime. It seems impossible to represent that sort of “continuous crime”, made of an exponential pain. But yet womens, argentinian Mothers of the Plaza de Mayo, did resist. They are fighting, not with violence against violence. It is a motherhood battle, with tenderness. By the way, they have been surrounded by art and artists, because of a common way to resist terror and mental sclerosis. Being an anthropologist and working with those womens, I had the opportunity to strike up a creative relation between them and Michèle Lepeer, an artist. And then, to observe the relations. They agree in their ethical and political approaches : involved in transmission, they want to counterbalance the teared symbolic and to offer the disappeared people a space-time where exist, kind of sepulture for that unrecongized death. Finally, their approaches are linked in the wish to show intimacy to express our collective history (kind of microhistory). Taken as a whole, those womens do oppose to the cultural abyss… small cultural links, always renewed. They explore. And the anthropologist pass the baton. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
|
Article en ligne | http://amerika.revues.org/4018 |