Contenu de l'article

Titre Fondateurs, ancêtres et migrants : mobilité et reformulation des espaces d'appartenance dans un village du Nord Viêt-nam
Auteur Olivier Tessier
Mir@bel Revue Moussons : Recherche en Sciences Humaines sur l'Asie du Sud-Est
Numéro no 6, 2002
Rubrique / Thématique
Articles
Page 99-132
Résumé Pour retracer l'histoire de la fondation d'une communauté rurale de la Moyenne Région (Nord Viêt-nam), puis celle de sa colonisation au cours de la première moitié du xxe siècle par des migrants d'origines diverses attirés par le développement d'une nouvelle culture de rente, le thé, différentes sources sont utilisées : documents pré-coloniaux, archives coloniales et récits oraux villageois. Cette reconstitution historique montre que les notions d'« enracinement » et de « mobilité », apparemment antinomiques, sont conciliables à l'aune du vécu socio-historique des paysans. Cette hypothèse est pertinente si l'on abandonne la vision dogmatique du « village traditionnel », entité douée d'une personnalité propre et dont les institutions sociales, politiques et économiques seraient capables d'emprisonner l'individu dans un véritable carcan. En effet, si l'enracinement au village est indéniable, cette étude suggère que ce n'est pas tant au lieu physique que les paysans sont attachés qu'au construit social et culturel qu'il incarne, un espace de référence et de reconnaissance d'appartenance qui s'accommode de la mobilité et qui, dans certaines conditions, l'encourage.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais In order to reconstruct the history of a rural community in the Moyenne Region of North Vietnam, from its foundation to its colonization, in the first half of the 20th century, by migrants of varied origins attracted by the development of a new cash crop, tea, this paper makes use of various sources : pre-colonial documents, French archives, and local oral histories. It argues that the apparently contradictory notions of 'attachment to home' and 'mobility' may in fact be reconciled, as the peasants' socio-historical experiences reveal. For this to be relevant, the dogmatic vision of the 'traditional village,' conceived as an entity with its own personality and with social, political, and economic institutions capable of strictly restraining the individual, should be discarded. While attachment to home exists beyond doubt, this study suggests that villagers are less attached to the village's physical reality than to the social and cultural construct that it embodies, that is, a space of reference, a space where they recognize their belonging, which is quite compatible with mobility and, under certain conditions, encourages it.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://moussons.revues.org/2598