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Titre Une histoire impériale connectée ? Hải Phòng : jalon d'une stratégie lyonnaise en Asie orientale (1881-1886)
Auteur Jean-François Klein
Mir@bel Revue Moussons : Recherche en Sciences Humaines sur l'Asie du Sud-Est
Numéro no 13-14, 2009 Vietnam : Histoire et perspectives contemporaines
Rubrique / Thématique
Articles
Page 55-93
Résumé Dans la seconde moitié du XIXe siècle, les milieux d'affaires lyonnais liés à l'industrie de la soie – les Soyeux – réussissent à ravir aux Britanniques le marché des soies d'Asie (Bengale, Chine et Japon). Dans un premier temps, sous la Monarchie de Juillet et le Second Empire (de 1843 à 1870), ils mettent en place une route française des soies asiatiques, système complexe alliant maisons de commerce, banques, entrepôts, infrastructures portuaires et ferroviaires. Afin de renforcer leur avance – et dans un contexte de tensions économiques majeures liées à la récession de la fin du XIXe siècle – les Soyeux vont jeter leur dévolu sur le Tonkin, vu comme une porte ouverte sur les marchés pensés comme fabuleux du Yunnan et du Sichuan. Ces libéraux, regroupés autour de meneurs d'hommes charismatiques (Aynard et Pila) vont entrer par capitaux interposés dans une logique de repli impérial qui succède à la logique du tout ouverture internationale des lendemains du traité de libre-échange de 1860. Dans les logiques – à la fois politiques et économiques – des Soyeux, le Tonkin apparaît comme une pièce maîtresse dans la partie de poker qui les oppose à leurs partenaires Britanniques dans ce « scramble » indochinois de cette fin de siècle, pendant asiatique de la course au Nil. Au cœur de cette stratégie impériale des Soyeux, le port d'Hải Phòng devient un enjeu majeur, un lieu où s'entrecroise la trame des capitaux et la chaîne des réseaux de ces hommes d'affaires qui n'ignoraient rien des subtilités des us commerciaux particuliers de la mer de Chine.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais During the second half of the 19th century, the Silk businessmen of Lyon succeeded in wrestling the Asian silk markets (Bengal, China, and Japan) from the British. At first, under the July Monarchy and the Second Empire (from 1843 to 1870), they created a French route for Asian silks, a complex system linking mercantile houses, banks, warehouses, and rail and port infrastructures. In order to consolidate their lead – and within a context of extreme economic tension due to the recession at the end of the 19th century – the Silk merchants of Lyon set their sights on Tonkin, the perceived gateway to the supposedly fabulous markets of Yunnan and Sichuan. Charismatic leaders such as Aynard and Pila would convince these Liberals to invest their capitals within the closed frontiers of the French empire – an about face from the former international scope of their activities due to the 1860 Anglo-French free-trade treaty. From both an economic and political point of view, the Silk businessmen of Lyon considered Tonkin their trump card in an Indochinese scramble that pitted them against their British partners. As the 19th century drew to a close, the port of Hải Phòng encapsulated the entire imperial system of these Silk merchants, reducing it to its very essence. The port would become a vital milestone for these businessmen who were well versed in the subtleties of business practices specific to the China Sea.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://moussons.revues.org/900