Contenu de l'article

Titre Les frontiers de Leach au prisme des migrations birmanes ou penser la société en mouvement
Auteur Maxime Boutry
Mir@bel Revue Moussons : Recherche en Sciences Humaines sur l'Asie du Sud-Est
Numéro no 17, 2011 Les frontières « mouvantes » de Birmanie - The “Moving” Frontiers of Burma
Rubrique / Thématique
Articles
Page 105-125
Résumé À partir de deux migrations « birmanes », l'objectif de cet article est de rendre compte des mouvements affectant la société birmane. La migration n'est pas envisagée ici comme un acte fondateur mais comme un processus créateur de continuités et de discontinuités sociales. Elle nous permet d'étudier des « tensions » se créant entre la société d'origine des migrants et la société locale, ces « tensions » étant le résultat de l'appropriation de nouveaux environnements écologiques, socioculturels et ethniques. Mon hypothèse est que la continuité nécessaire entre la société d'origine et la société d'arrivée mobilise des structures sociales que la migration permet de révéler. Les discontinuités inhérentes au processus de socialisation des environnements conquis révèlent quant à elles des frontières de différentes natures (écologique, d'organisation sociale, culturelle, ethnique) permettant de structurer le paysage social. La relation birmane au kyé'zu'shin est ici mise en valeur comme structure de la continuité et puissant vecteur de birmanisation et de bouddhisation du delta de l'Irrawaddy. À l'extrême sud de la Birmanie, cette relation se transpose à celle de tokè et se modifie au contact des Moken (nomades d'origine austronésienne) entraînant des interactions agissant à la fois comme le creuset d'une différenciation sociale et le vecteur d'intégration de l'environnement insulaire à l'espace social birman.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais From the example of two Burmese migrations, this articles aims to show the movements taking on the Burmese society. The migration is not envisaged here as a founding act but as a creation process of social continuities and discontinuities. It allows us to study “tensions” emerging between the “native” and the local society, these “tensions” being the result of the appropriation of new ecological, socio-cultural and ethnic environments. I argue that on the first hand, the necessary continuity between the “native” and the arrival societies mobilizes some social structures revealed by the migration. On the other, the inherent discontinuities in the socialization process of the conquered environments reveal some frontiers of various natures (ecological, of social organization, cultural, ethnic) structuring the social landscape. The Burmese relationship to the kyézu'shin is emphasized here as a continuity's structure and a powerful vector for the Irrawaddy delta's burmization and buddhisation process. In the southernmost region of Burma, this relation is transposed to the taukè's one and modifies itself at the contact with the Moken (nomads of austronesian origins). As a consequence, the interactions between the two populations act both as the core of a social differentiation and a vector to integrate the insular environment to the Burmese social space.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://moussons.revues.org/564