Contenu du sommaire : Les frontières « mouvantes » de Birmanie - The “Moving” Frontiers of Burma
Revue | Moussons : Recherche en Sciences Humaines sur l'Asie du Sud-Est |
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Numéro | no 17, 2011 |
Titre du numéro | Les frontières « mouvantes » de Birmanie - The “Moving” Frontiers of Burma |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Les frontières « mouvantes » de Birmanie - Maxime Boutry p. 5-14
- The “Moving” Frontiers of Burma - Maxime Boutry p. 15-23
Articles
- Des périphéries « utiles » - Jacques Ivanoff p. 25-44 L'accroissement des échanges d'hommes et de marchandises entraîné par la vision libérale d'un grand marché sans frontières redéfinit le travail de l'ethnologue qui doit prendre en compte les nouvelles recompositions des populations « de frontières » autrefois marginalisées. Ces populations sont autant des groupes sociaux que des ethnies, chacun d'eux renégociant sa position au sein des États-Nations, rappelant en préambule les notions de choix, d'idéologie nomade et les travaux sur les relations entre nomades et sédentaires. L'anthropologie des frontières est donc un champ de recherche qui doit utiliser les outils classiques de l'ethnologie tout en comprenant les enjeux ethniques des périphéries qui n'en sont plus. Les frontières ont toujours été des espaces de négociations organiquement liées aux centres et les ethnies qui y demeurent utilisent les nouvelles opportunités sociales, économiques et politiques de la « globalisation » pour construire, affirmer ou transcender leur ethnicité qui doit fonctionner de concert avec la nouvelle marche du monde. La disparition des ethnies n'est pas a l'ordre du jour, mais bien au contraire, fait apparaître la résilience de ces peuples qui autorisent au chercheur l'observation d'un renouveau des dynamiques latentes propres a chaque ethnie. Les modes d'appropriation des ressources, des territoires, des points de passages sont autant de points de négociation pour ces populations qui bien qu'entrant dans le mouvement général de la nouvelle mobilité mondiale n'en révèlent pas moins leur véritable « cœur culturel », leur fond ethnique qu'elles doivent préserver.Driven by the vision of a large market without borders, the increase in exchanging people and goods has redefined the work of the anthropologist, who must now take into account new reconstructions of borderland populations who were once marginalized. These populations are social groups as much as they are ethnic ones, each of them re-negotiating its place within the nation-state, recalling notions of choice, nomadic ideology and studies on the relationship between nomadic and settled peoples. The anthropology of borders is thus a field of research that must utilize classic anthropological tools while including the ethnic issues of these peripheries that no longer exist. Borders have always been a space where negotiations take place. They are organically linked to various centres and the ethnicities that live there use these new social, economic and political opportunities of “globalization” to build, assert or transcend their ethnicity, which must go hand-in-hand with the new world market. The disappearance of ethnicities is not on the agenda. On the contrary, it reveals the resilience of these peoples, which enables the researcher to observe a revival in the latent dynamics that belong to them. Their ways of appropriating resources, territories and crossing points are means of negotiations for these populations who, despite entering the general movement of today's new international mobility, reveal no less than their “cultural heart”, their ethnic background that they must preserve.
- Paysages de l'hybridité en Birmanie - François Robinne p. 45-63 Du fait de la dimension composite, hétérogène, de tout paysage social, une nécessaire cohérence d'ensemble se dessine. À la croisée de populations d'origines diverses produisant une diversité sociale et linguistique aussi complexe qu'instable, la région de Nyaung-Shwé dans l'État Shan de Birmanie est fondamentalement structurée par l'évolution concomitante de la cérémonie processionnelle de cinq images de Bouddha et par le cycle économique de « cinq jours un marché ». L'articulation de ces deux sphères économiques et religieuses non seulement contribue à organiser les déplacements des biens et des personnes de part et d'autre du lac Inlé ; elle génère également une suprématie politique du paysage social au profit de ceux qui contrôlent – au moins symboliquement – leur évolution. Cet exemple pourrait être étendu à d'autres paysages sociaux où le bouddhisme opère comme fédérateur commun (comme dans la région de Thibaw, on le verra), où le christianisme pluriel est indissociable des revendications ethniques, et finalement partout où j'ai été conduit à faire des enquêtes de terrain en Birmanie, dans des régions reculées comme en milieu urbain. Dans tous les cas, la problématique consistant à mettre de côté, au moins dans un premier temps, l'habituel surdéterminant ethnique – voire même interethnique –, c'est-à-dire à centrer l'analyse sur les carrefours transethniques plutôt que sur les frontières culturelles et territoriales, une telle problématique contribuerait à démontrer la dynamique inclusive de tout paysage social et l'intérêt à prendre l'hybridité pour objet d'étude.Despite the composite dimensions of any social landscape, a necesserary social coherence has to be produced. At the crossroad of peoples of multiple origins producing a complex and unstable social and linguistic diversity, the Nyaung Shwe township in the Shan State of Burma is basically shaped on the concomitant evolution of the religious circumnavigation of five Buddha images around the lake Inle and of the economic cycle based on “five days one market”. The articulation of these two religious and economic spheres not only contribute to organise the moving of the peoples and of the goods ; They institute also a political supremacy over the social lansdcape to those who control–at least symbolically–their evolution. This example could be extended to other comparable social landscapes where Buddhism operate as a federative vector (like in Thibaw Township as we shall see), where plural christianism is deeply embedded in plural ethnic revendications (as it the case in Kachin and Chin States), and finally anywhere I was able to make fieldworks in Burma, in remote areas or in urban contexts as well. In all cases the problematic to keeping apart, at least at first, the usual ethnic–or interethnic–over determinant, that is to focuse the analysis on transethnic crossroads rather than on territorial and cultural limits, such a problematic would contribute to demonstrate the inclusive dynamic of a social lanscape and the interest to take hybridity as object of study.
- Shaping of the Yunnan-Burma Frontier by Secret Societies since the End of the 17th Century - Ma Jianxiong p. 65-84 Après les années 1680, le bouddhisme du grand véhicule se développa sur la frontière birmano-yunnanaise. Le gouvernement des Qing l'interdit mais il devint une secte diffusée par des sociétés secrètes. Les fondateurs de cette religion combinèrent des éléments bouddhistes et taoïstes et prétendirent que c'était la voie du salut. Ils formèrent également des élèves pour en faire des moines. Après les guerres sino-birmanes, ces moines établirent un système de cinq districts du Bouddha parmi les Lahu et certains villages Wa de l'ouest du Mékong, jusqu'à ce que ce système soit détruit par le gouvernement des Qing dans les années 1880. Ces moines devinrent des leaders des Luohei/lahu dans des mouvements millénaristes et de nombreux immigrants Han participèrent à ces mouvements pour devenir des Lahu ou des Wa. Ces moines tinrent des rôles critiques comme activistes sociaux dans la reconstruction culturelle lahu. En tant que pouvoir actif, leur action humaine fut profondément liée à des sociétés secrètes et ils instituèrent des centres politiques régionaux ainsi qu'un mécanisme de réseau pour des populations indigènes fluctuantes. À l'évidence, des sociétés secrètes donnèrent forme à un cadre historique pour la politique locale et les flux économiques à la frontière birmano-yunnanaise et devinrent un mécanisme transfrontalier pour la vie quotidienne après l'établissement de frontières entre le Yunnan, la Birmanie et la Thaïlande. Il s'agissait de fait d'un réseau dynamique lié aux mines d'argent et de cuivre, aux guerres sino-birmanes, ainsi qu'à un millénarisme anti-Qing. Les populations locales pouvaient également utiliser cet espace frontalier pour négocier avec les divers États avant l'établissement du colonialisme européen.After the 1680s, Big Vehicle Religion gradually developed on the Yunnan-Burma frontier. It was banned by the Qing government and became a sect of Chinese secret societies. The founders of this religion combined various Buddhist and Taoist elements together and claimed this to be the route to their salvation. They also trained many students to be monks. After the Sino-Burma wars these monks established a Five Buddha Districts system among the Lahu and some Wa villages in western Mekong River, until the system was destroyed by the Qing government in the 1880s. The monks became leaders of the Luohei/Lahu through millenarianism and many Han immigrants also became involved in the movements to become the Lahu or the Wa. The monks performed critical roles as social activists in Lahu cultural reconstruction. As a shaping power, their human agency was deeply integrated into secret societies and they formulated regional political centers as well as a network mechanism for the floating indigenous populations. Secret societies clearly shaped a historical framework for local politics and economic flux in the Yunnan-Burma frontier and became a cross-border mechanism for contemporary life after the border between Yunnan, Burma and Thailand was decided. However, it used to be a networking dynamic linked with silver and copper minefields, Sino-Burma wars, and anti-Qing millenarianism. Local people could also use this frontier space for their negotiations with different states before the coming of European colonialism.
- Sacred Networks and Struggles among the Karen Baptists across the Thailand-Burma Border - Alexander Horstmann p. 85-104 Cet article est une étude de cas d'une frontière mouvante entre la Thaïlande et la Birmanie. Insistant sur l'agency (action) de personnes devenues des réfugiés, l'article souligne le rôle important des réseaux religieux qui apportent une assistance humanitaire, des abris et de la mobilité à des réfugiés karen dépourvus d'État. Je soutiens que les réseaux intellectuels chrétiens et bouddhistes, recomposés dans l'exil, développent des visions concurrentes d'une « mère-patrie » karen. Soutenant que la participation au réseau est cruciale pour la survie, l'article développe plus particulièrement l'organisation sociale et les pratiques religieuses en vigueur dans les réseaux baptistes. J'examine comment le réseau de l'église baptiste, en partenariat étroit avec l'Union Nationale Karen (UNK) est capable – ou pas – de mobiliser les réfugiés pour du prosélytisme. Les dirigeants réfugiés karen et les pasteurs de l'UNK trouvent dans la bible des analogies pour donner une explication aux souffrances de la population civile karen dans la guerre. L'article s'intéresse aux connexions et aux imbrications de l'idéologie humanitaire, du christianisme et du nationalisme dans l'espace de transition entre la Thaïlande et la Birmanie. Révélant des études de cas de réfugiés particuliers, l'article donne des éléments ethnographiques du camp de réfugiés, des campagnes et de l'aide humanitaire aux déplacés de l'intérieur.In this article, I provide a case study of a moving border between Thailand and Burma. Emphasizing the agency of people who become refugees, the article is concerned to point out the important role of religious networks in providing humanitarian assistance, shelter and mobility to stateless Karen refugees. I argue that Christian and Buddhist literate networks- realigned in political exile, develop competing visions of a Karen “homeland.” Arguing that membership in the network is crucial for survival, the article follows the social organization and religious practices in Baptist networks. I examine how the Baptist church network in close partnership with the Karen National Union is able or not able to mobilize refugees for proselytization. Karen refugee leaders and KNU-pastors find analogies in the bible to find an explanation to the suffering of the Karen civil population in the war. The article is interested in the nexus and overlap of humanitarian ideology, Christianity and nationalism in the transitional space between Thailand and Burma. Providing case-studies of individual refugees, the article gives ethnographic sketches from the refugee camp, the countryside and humanitarian assistance to the internally displaced.
- Les frontiers de Leach au prisme des migrations birmanes ou penser la société en mouvement - Maxime Boutry p. 105-125 À partir de deux migrations « birmanes », l'objectif de cet article est de rendre compte des mouvements affectant la société birmane. La migration n'est pas envisagée ici comme un acte fondateur mais comme un processus créateur de continuités et de discontinuités sociales. Elle nous permet d'étudier des « tensions » se créant entre la société d'origine des migrants et la société locale, ces « tensions » étant le résultat de l'appropriation de nouveaux environnements écologiques, socioculturels et ethniques. Mon hypothèse est que la continuité nécessaire entre la société d'origine et la société d'arrivée mobilise des structures sociales que la migration permet de révéler. Les discontinuités inhérentes au processus de socialisation des environnements conquis révèlent quant à elles des frontières de différentes natures (écologique, d'organisation sociale, culturelle, ethnique) permettant de structurer le paysage social. La relation birmane au kyé'zu'shin est ici mise en valeur comme structure de la continuité et puissant vecteur de birmanisation et de bouddhisation du delta de l'Irrawaddy. À l'extrême sud de la Birmanie, cette relation se transpose à celle de tokè et se modifie au contact des Moken (nomades d'origine austronésienne) entraînant des interactions agissant à la fois comme le creuset d'une différenciation sociale et le vecteur d'intégration de l'environnement insulaire à l'espace social birman.From the example of two Burmese migrations, this articles aims to show the movements taking on the Burmese society. The migration is not envisaged here as a founding act but as a creation process of social continuities and discontinuities. It allows us to study “tensions” emerging between the “native” and the local society, these “tensions” being the result of the appropriation of new ecological, socio-cultural and ethnic environments. I argue that on the first hand, the necessary continuity between the “native” and the arrival societies mobilizes some social structures revealed by the migration. On the other, the inherent discontinuities in the socialization process of the conquered environments reveal some frontiers of various natures (ecological, of social organization, cultural, ethnic) structuring the social landscape. The Burmese relationship to the kyézu'shin is emphasized here as a continuity's structure and a powerful vector for the Irrawaddy delta's burmization and buddhisation process. In the southernmost region of Burma, this relation is transposed to the taukè's one and modifies itself at the contact with the Moken (nomads of austronesian origins). As a consequence, the interactions between the two populations act both as the core of a social differentiation and a vector to integrate the insular environment to the Burmese social space.
- Print Culture and the New Maritime Frontier in Rangoon and Penang - Su Lin Lewis p. 127-144 À compter du milieu du XIXe siècle, d'importantes améliorations dans la navigation à vapeur et les technologies des communications ont créé un réseau de villes portuaires dans l'Océan indien et l'Asie maritime. Même si Rangoon et Penang avaient des relations divergentes avec la puissance coloniale, elles participaient d'un type identique comme ports où cohabitaient depuis des siècles des communautés d'ethnies différentes. L'ère victorienne conduisit à de nouvelles divisions sociales et ethniques, mais suscita dans la ville portuaire une nouvelle culture littéraire avec le foisonnement des journaux, des livres et un nouveau lectorat. Les communautés ethniques et linguistiques étaient à la recherche de tribunes pour exprimer leurs intérêts et se tenir informés des affaires du monde, et de leur place dans celui-ci. À Rangoon, les Birmans, ayant retrouvé une fierté culturelle, intégrèrent la vague déferlante d'un nationalisme anticolonialiste qui trouvait un écho à travers le monde. Les habitants de Penang transformaient leur société en utilisant la composante libérale et cosmopolite d'une citoyenneté impériale pour avancer des revendications politiques et culturelles à une société multiethnique. Cette atmosphère vibrante et ouverte de cité portuaire coloniale en tant que nœud d'information et d'échange culturel fit de Penang et de Rangoon des terrains d'élaboration intellectuelle de nouvelles visions du monde.From the mid-19th century, vast improvements in steamship and communication technology created an interlinked network of port-cities in the Indian Ocean and maritime Asia. Though Rangoon and Penang had starkly different relationships to colonial rule, they shared a lineage as multi-ethnic ports where various communities had existed side-by-side for centuries. The advent of the Victorian era fostered new class and racial divisions between them, yet also created a new feuilleton culture in the port-city with the mushrooming of newspapers, books, and a new reading public. Diverse ethnic and linguistic communities sought platforms to articulate their concerns and inform themselves of the affairs of the world, and their place within it. Burmese in Rangoon, imbued with a renewed sense of cultural pride, absorbed the rising tide of anticolonialism nationalism echoing throughout the world. Penangites transformed their society using the liberal, cosmopolitan tenants of imperial citizenship to make political and cultural claims for a multi-ethnic society. The vibrant, outward-looking atmosphere of the colonial port-city as a node of information and cultural exchange made Penang and Rangoon the intellectual staging grounds for new visions of the nation.
- An Embryonic Border: Racial Discourses and Compulsory Vaccination for Indian Immigrants at Ports in Colonial Burma, 1870-1937 - Noriyuki Osada p. 145-164 Cet article montre comment une frontière administrative est apparue entre deux régions historiquement et culturellement différentes et géographiquement séparées réunies toutefois en un État par un pouvoir colonial. Après trois guerres anglo-birmanes au XIXe siècle, la Birmanie devint une colonie britannique et pendant cette colonisation le pays devint officiellement une province indienne. De fait aucune frontière ne séparait la Birmanie du reste de l'Inde jusqu'en 1937 quand une séparation fut opérée entre les deux. Ce lien avec l'Inde entraîna un apport non limité de main-d'œuvre depuis l'Inde, nécessaire à la croissance de l'économie. Ce flot de population comprenait des éléments indésirables : criminels, mendiants, personnes atteintes de maladies contagieuses qui étaient sources de problèmes sociaux en Birmanie. Le gouvernement de Birmanie rencontra des difficultés dans ses tentatives de décourager ou d'exclure ces éléments indésirables pour assurer le maintien de l'ordre social. Malgré tout, après le milieu de la décennie 1910, le gouvernement local commença par mettre en place une politique plus déterminée dans l'examen des immigrants. Les frontières restaient inexistantes, mais les villes portuaires, Rangoun tout particulièrement, entreprirent de contrôler les gens se rendant de l'« extérieur » vers l'« intérieur ». Je souhaiterais proposer de baptiser ce phénomène frontière embryonnaire. Dans ce phénomène, cet article développe une histoire des règlements sanitaires pour les travailleurs immigrés indiens dans la Birmanie coloniale, en focalisant sur le cas des vaccinations obligatoires dans les ports, et en soulignant que ces règlements étaient fondés sur des discours raciaux concernant les travailleurs indiens.This paper examines how an administrative border emerged between historically and culturally different and geographically separate regions which nevertheless had been integrated into one state under the colonial power. As a result of three Anglo-Burmese wars in the 19th century, Burma was colonized by the British. During the course of its colonization, the country formally became a province of India. Hence no border had existed between Burma and the rest of India until 1937 when the former was separated from the latter. This connection with India brought Burma unrestricted labour supply from India which was necessary for the growth of the economy. But at the same time, such a vast flow of people included undesirable elements like criminals, beggars and people sick of infectious diseases which caused social problems in Burma. While the government of Burma attempted to deter or exclude those undesirable elements in order to maintain social order, these attempts were frustrated by several factors. In spite of these circumstances, the local government started taking more decisive policy for examinations of immigrants after the middle of the 1910s. No border existed yet, but port cities, especially Rangoon, gradually assumed function of checking people who came from “outside” into “inside”. I would like to call this phenomenon, tentatively, the emergence of an embryonic border. As a part of this phenomenon, this paper describes a history of sanitary regulations for Indian immigrant labourers in colonial Burma, by focusing on a case of implementation of compulsory vaccination at ports. And it points out that those regulations were
- Des périphéries « utiles » - Jacques Ivanoff p. 25-44
Comptes rendus
Conférence
- 9th International Conference on Burma Studies. Burma in the Era of Globalization - Jean Baffie p. 165-166
Livres
- Tai Lands and Thailand. Community and State in Southeast Asia, Andrew Walker (éd.) - Olivier Evrard p. 166-168
- Making Fields of Merit. Buddhist Female Ascetics and Gendered Orders in Thailand, Monica Lindberg Falk - Guillaume Rozenberg p. 169-171
- In Buddha's Company, Thai soldiers in the Vietnam War, Richard A. Ruth - Pascal Bourdeaux p. 171-174
- Volées, envolées, convolées… Vendues, en fuite ou re-socialisées : les « fiancées » vietnamiennes en Chine, Caroline Grillot - Jean Baffie p. 174-175
- Headhunting and Colonialism. Anthropology and the Circulation of Human Skulls in the Portuguese Empire, 1870-1930, Ricardo Roque - Frédéric Durand p. 175-177
- The Iban Dairies of Monica Freeman 1949-1951. Including Ethnographical Drawings, Sketches, Paintings, Photographs and Letters, Laura P. Appell-Warren (ed.) - Antonio Guerreiro p. 178-180
- Policing America's Empire. The United States, the Philippines and the Rise of the Surveillance State, Alfred McCoy - William Guéraiche p. 181-183
- Attracting the Heart. Social Relations and the Aesthetics of Emotion in Sri Lankan Monastic Culture, Jeffrey Samuels - Guillaume Rozenberg p. 183-185
- Multiculturalism in the New Japan. Crossing the Boundaries Within, H.H. Nelson Graburn, John Ertl, Kenji R. Tierney (éds) - Antonio Guerreiro p. 185-188