Titre | Les « tondues » à la Libération : le corps des femmes, enjeu d'une réaproppriation | |
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Auteur | Fabrice Virgili | |
Revue | Clio : Histoires, femmes et société | |
Numéro | no 1, 1995 Résistances et Libérations France 1940-1945 | |
Rubrique / Thématique | Dossier |
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Résumé |
Alors que la « tondue » est une des images fortes de la Libération, les études furent peu nombreuses sur la question. Cette pratique fut pourtant massive et répandue sur l'ensemble du territoire français en 1944-45. Lors de ces tontes, on assiste à une véritable mise en scène du corps de ces femmes. Celles-ci, au-delà de la description d'une pratique de l'épuration extra-judiciaire, sont révélatrices de cette période où les frontières entre vie publique et privée sont largement brouillées. Cette mise en scène ostentatoire laisse alors une grande place au fantasme et à la sexualité. Elle permet de constituer un système de représentation dont les trois facettes sont : la « faute » - la collaboration -, le « châtiment » - l'épuration -, et enfin « une vision de l'avenir » - la reconstruction. Cela permet de mieux comprendre pourquoi ces tontes semblent bien avoir été une « évidence » pour l'époque, et quels ont été les enjeux de cette réappropriation du corps, de la « tondue » en particulier et des femmes en général Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
Fabrice Virgili : The « tondues » during the Liberation Altough the « femme tondue » (woman whose head was shaved for alleged collaboration) is a powerful image of the Liberation, few studies have analysed this issue. This practice was common and widespread on French territory in 1944 and 1945. During these headshaving incidents, women's bodies were actually put on display as a means of atonement. Beyond illustrating how thepublic took the law into its own hands, however, the description of « public shaving » reflects during this period how unclear the lines were between public and private life. This theatrical public display opened the way to fantasy and sexuality. Symbolically headshaving eoisodes represented the « sin » - collaboration -, the « punishment » - purification -, and finally a « vision of the future » - the reconstruction. This study allows us to understand why these episodes occured, as well as the underlying stakes in the reappropriation of the bodies of the « tondue », specifically, and of women's bodies, in general. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://clio.revues.org/518 |