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Titre Des femmes dans leurs rôles : pour une relecture des guerres civiles à Rome (Ier siècle av. J.-C.)
Auteur Jean-Marie PAILLER
Mir@bel Revue Clio : Histoires, femmes et société
Numéro no 5, 1997 Guerres civiles
Rubrique / Thématique
Dossier
Résumé Les femmes occupent dans les récits des guerres civiles de Rome une place importante, parfois présentée sous un jour favorable. Le fait peut surprendre, dans une société aussi patriarcale et dans des récits tournés vers l'exaltation d'une tradition on ne peut plus virile. On y dénonce les aventurières, telle Sempronia, qui entourent, dans les troubles du Ier s. av. J.-C., les adversaires de la République, et au premier rang un Catilina. Mais l'« audace toute virile » qui leur est prêtée, si elle représente dans leur cas une perversion, une inversion des valeurs condamnée sans réserve, peut ailleurs se réclamer d'exemples plus nobles. Trois exemples positifs et plus ou moins légendaires (les Sabines, Lucrèce, Claudia Quinta), un contre-exemple historique (les Bacchantes) illustrent la manière dont les « rôles » féminins de la fin de la République s'adossent à une tradition aussi riche que nuancée. Finalement, si la femme sait se mettre au service de la famille et de la cité, sa capacité d'initiative représente une chance de salut pour tous. Tel est l'exemple proposé par la « matrone inconnue » dans l'éloge funèbre qu'a fait graver dans le marbre, au temps de Cicéron, un époux admiratif et reconnaissant.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais In the ancient accounts of the Civil Wars at Rome, an important space is devoted to the rôle played by women ­ a rôle which, in some cases, is actually described as helpful. This may seem surprising, as we are dealing with a patriarcal society and with accounts which generally reflect and exalt a virile tradition. The authors denounce intriguing women, such as Sulpicia, who surround those who are threatening the Roman Republic, and among them, in the first place, Catilina. But their so-called uirilis audacia may well, in their case, represent a perversion, an inversion of social values which is entirely to be blamed ; it remains that in some other, different cases, such an audacious behaviour is actually based on more illustrious examples. Among them are examined those, more or less legendary, of the Sabine women, of Lucretia, of Claudia Quinta, and the counterexample of the historic Bacchantes. The four of them make clear the way in which the feminine roles, at the end of the Republic, rely upon a rich and diversified tradition. Finally, if Roman women decide to serve their city and family, their ability to take the initiative may prove very useful to every people around them. Such is the example of an unknown lady, whose memory is highly praised , by the time of Cicero, in a marble inscription composed with admiration by her grateful husband.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://clio.revues.org/408