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Titre L'Incantatrice. Mozart, la voix de la mère
Auteur Annie PARADIS
Mir@bel Revue Clio : Histoires, femmes et société
Numéro no 11, 2000 Parler, chanter, lire, écrire
Rubrique / Thématique
Dossier
Résumé La voix féminine dans l'œuvre lyrique mozartienne chante sur un unique registre, le registre aigu. Tous les personnages féminins possèdent une voix unique : celle du soprano ; par contre, la voix masculine, elle, chante sur deux registres : aigu et grave. Cette séparation sexuée des voix qui apparaît pour la première fois dans l'histoire de l'opéra avec Mozart délimite nettement, côté masculin, des rôles bien séparés : ceux des fils - ténor, registre aigu - et ceux des pères - basse, registre grave -. Par contre, côté féminin, les rôles sont confondus ; jeunes filles, épouses, sœurs, mères, duègnes, non seulement possèdent une commune tessiture mais s'expriment musicalement, très souvent, de la même manière : la grande aria virtuose. C'est à travers le personnage de la mère et en particulier celui de la Reine de la Nuit dans La Flûte enchantée, que nous avons tenté de comprendre le pourquoi de cette voix unique de la féminité selon Mozart. Le fil de cette voix féminine est noué avec le fil d'une autre voix qui résonne dans la correspondance mozartienne, celle de la mère de Mozart, Anna-Maria. La mise en relation de l'œuvre et de la biographie détient, peut-être, la clé - musicale - de l'énigme.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais The female voice in Mozart's operas sings in a single register, the upper register: all his female characters have a single voice – that of the soprano. The male voice, on the other hand, sings in two registers, the upper and lower. This sexual (sex—based?) separation of the voices, which appears for the first time in the history of opera with Mozart, clearly defines very separate roles for males: those of boys – tenor, upper register – and those of fathers – bass, lower register. For females, however, the roles are merged: young girls, wives, sisters, and duennas not only have a common tessitura but very often express themselves musically in the same way: the big virtuoso aria. It is through the character of the mother and in particular that of the Queen of the Night in The Enchanted Flute that we have attempted to understand the reason why Mozart's work has only a single voice for females. The thread of this feminine voice is knotted with the thread of another voice that echoes through Mozart's correspondence, the voice of his mother, Anna-Maria. Relating his work to his biography may provide the –musical – key to this enigma.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://clio.revues.org/213