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Titre En Grèce antique, la douloureuse obligation de la maternité
Auteur Lydie Bodiou, Pierre Brulé, Laurence PIERINI
Mir@bel Revue Clio : Histoires, femmes et société
Numéro no 21, 2005 Maternités
Rubrique / Thématique
Dossier
Page 17-42
Résumé C'est sur la scène tragique - dans les oeuvres d'Euripide, particulièrement -, face au public masculin de la cité, que les femmes grecques viennent crier la douleur de la maternité. Caisse de résonance de douleurs et de malheurs. De la douleur la plus féminine, celle d'enfanter, bien sûr, mais aussi du malheur le plus féminin : celui d'être apais. Certes, l'homme sans descendance souffre de cette vacuité, mais cette tare d'être sans enfant, c'est seulement pour la femme qu'elle s'étend à tout ce qui n'est pas le statut de félicité, celui de femme eupais. En effet, la femme apais, c'est aussi bien celle dont l'enfant est mort que celle à laquelle on a vite fait d'attribuer la stérilité du couple. C'est aussi celle que son âge, le délaissement dont elle est l'objet, font classer dans la catégorie des femmes vides. Coeur de la vraie vie des femmes, image fortement corporelle, la maternité constitue le pôle d'excellence, le seul vrai but de l'existence. La vierge s'y prépare à remplacer sa mère qui souffre d'abandonner ce en quoi elle s'est réalisée.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais It is on the tragic stage - particularly in Euripides' dramas - in front of the male audience of the city that Greek women proclaimed their suffering in motherhood. The theater amplified their misfortune and their suffering. They wept, of course, about that most female suffering : childbirth, but also that most female misfortune : to be apais. Obviously, women shared with men the absence of children, but for women this defect of childlessness extended to all that was not the expression of happiness : to be eupais. Indeed, the apais woman included those whose child was dead, as well as the woman whom everybody held responsible for the couple's sterility. Apais women included also those whose age meant they were forsaken by men and situated within the category of empty women. Maternity was at the heart of women's lives, a strongly corporal vision of maternity, that constituted the main goal in a woman's existence. The virgin prepared then that marvelous moment when she would replace her mother who suffered to give up this stage of her life.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://clio.revues.org/1441