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Titre Sur les Boulevards : Les représentations de Jeanne d'Arc dans le théâtre populaire
Auteur Venita Datta
Mir@bel Revue Clio : Histoires, femmes et société
Numéro no 24, 2006 Variations
Page 125-147
Résumé Dans cet article, nous nous proposons d'examiner la représentation de Jeanne d'Arc au théâtre de boulevard, à partir des deux pièces de la fin de siècle les plus connues sur le sujet: « Jeanne d'Arc » : l'une de Jules Barbier (avec une musique de Gounod, montée en 1890 au Théâtre de la Porte-Saint-Martin, avec Sarah Bernhardt dans le rôle de Jeanne), l'autre étant « Le Procès de Jeanne d'Arc » d'Émile Moreau (représentée au Théâtre Sarah-Bernhardt en 1909, Sarah Bernhardt incarnant une nouvelle fois la Pucelle). Grâce à son talent, Sarah Bernhardt contribue à la fois à la commercialisation de la légende johannique et à favoriser un certain consensus autour de Jeanne. À travers ces deux pièces, les auteurs républicains et leur célèbre collaboratrice tentent de créer une image de Jeanne, « la sainte patriotique », image « au-delà de la politique », qui puisse être associée à la République aussi bien qu'à l'Église catholique. Mais le consensus autour de Jeanne est fragile. Sous l'unité de surface, apparaissent une série de querelles, non seulement sur la politique et l'identité nationale, mais aussi sur le genre, la culture de masse, le théâtre, et sur Sarah Bernhardt elle-même.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais This article examines representations of Joan of Arc in the boulevard theater, focusing on two of the best-known productions of the fin de siècle: Jules Barbier's “Jeanne d'Arc,” with music by Gounod, performed in 1890 at the Théâtre de la Porte-Saint-Martin, with Sarah Bernhardt in the title role; and “Le Procès de Jeanne d'Arc,” by Emile Moreau, staged at the Théâtre Sarah-Bernhardt in 1909, with Bernhardt again playing the lead. The fact that Bernhardt incarnated Joan of Arc contributed both to the commercialization of the Joan of Arc cult and to a certain consensus around Joan as she was played by the actress. The staging of these two plays represented an attempt by republican authors and their famous actress collaborator to create an image of Joan, the “patriotic saint,” “above politics,” one that could be reconciled with both the Third Republic and the Catholic Church. But the consensual image of Joan did not come easily. Moreover, just below the surface of unity lay contentious issues, not only about politics and national identity, but also about gender, mass culture, the theater, and indeed, Bernhardt herself.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://clio.revues.org/4172