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Titre Images de Trobairitz
Auteur Martine Jullian
Mir@bel Revue Clio : Histoires, femmes et société
Numéro no 25, 2007 Musiciennes
Rubrique / Thématique
Regard complémentaire
Résumé La tradition manuscrite de la lyrique occitane nous a transmis quatre recueils, tous réalisés en Vénétie à la fin du XIIIe siècle, qui sont décorés de miniatures évoquant chaque troubadour en tête des poèmes qui lui sont attribués. Parmi eux se sont glissées quelques femmes trobairitz. Huit d'entre elles sont ainsi représentées en train de chanter, mais dénuées de tout caractère individuel. À défaut de pouvoir révéler qui ont été ces poétesses-musiciennes dont l'identité souvent incertaine laisse planer un doute quant à leur existence réelle, ces images témoignent d'abord de la célébrité dont elles bénéficiaient plusieurs décennies après leur disparition dans les milieux lettrés italiens. Images stéréotypées, rehaussées par l'éclat des fonds d'or et le chatoiement des couleurs, elles relèvent avant tout d'une fiction destinée à mettre en évidence la « noblesse », tant morale que sociale, des personnages. De telles représentations ne pouvaient mieux répondre à l'idéal même de la fin'amor, l'amour courtois : en elles se cristallise une vision idéale de la dame inaccessible et parfaite, la domna, chantée par les troubadours.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais The manuscript tradition of Occitan lyrics has left us four collections of poems, all composed in Venetia at the end of the XIIIth century, decorated with miniatures evoking each troubadour at the beginning of the poems attributed to him. Some lady trobairitz have slipped in among them. Eight such women are portrayed singing, but devoid of any individual character. Although it is not possible to trace the identity of these musicianpoetesses, whose veritable existence is itself in doubt, these images testify above all to the fame they enjoyed several decades after their disappearance from cultured Italian circles. These stereotyped images, highlighted by the brilliance of the gilded backgrounds and the iridescence of the colours, are first and foremost a fiction intended to reveal both the moral and social « nobility » of the figures. Such representations portray the very ideal of the fin'amor, courtly love; they epitomise the crystallisation of an ideal vision of the inaccessible and perfect lady, the donna, sung by the troubadours.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://clio.revues.org/3231