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Titre Évolution de la thématique des « asociaux » dans la discussion sur le droit pénal pendant la République de Weimar
Auteur Sven Korzilius
Mir@bel Revue Astérion
Numéro no 4, 2006 La crise du droit sous la république de Weimar et le nazisme
Rubrique / Thématique
Dossier
Résumé Dans le débat sur la nature du national-socialisme entre « fracture de la civilisation » et expression de « l'ambiguïté essentielle de la modernité », cet article étudie la radicalisation progressive du discours sur les « asociaux » dans les dernières années de Weimar et examine si l'on y trouve déjà la préparation idéologique et pratique de la politique d'extermination des nazis (euthanasie, stérilisation forcée, « mort par le travail »). Le biologisme, l'économisme, la criminologie et l'eugénisme ou « hygiène raciale » apparaissent comme les racines du discours sur les asociaux sous Weimar. On voit que des auteurs parlaient déjà, dans les années vingt, d'« éliminer les vies ne méritant pas d'être vécues » et préconisaient la stérilisation, l'avortement et l'euthanasie dans certains cas. S'appuyant sur l'exemple de mesures pratiques et de discussions sur l'internement d'« asociaux », l'auteur montre que les idées eugénistes étaient répandues non seulement chez les hommes politiques de droite, mais aussi largement à gauche. L'évolution de l'État social sous Weimar, de ses débuts prometteurs jusqu'à la crise de sa fin, est d'abord rapidement esquissée ; puis l'auteur étudie en détail la montée de l'agressivité dans les années de crise, où l'on voit les cercles chargés de l'assistance prendre de moins en moins l'individu et de plus en plus la Volksgemeinschaft comme référence de leur action. Avec une fréquence croissante est avancée l'idée de réserver les prestations sociales à ceux qui les « mériteraient » et que la société n'aurait plus d'argent pour entretenir des « poids morts ». Ainsi cette étude montre-t-elle que la question de la continuité entre Weimar et le nazisme ne peut, dans ce domaine, être globalement affirmée ou infirmée et qu'au contraire seule l'étude attentive des projets de loi, des institutions et des biographies permet d'identifier des continuités.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://asterion.revues.org/511