Titre | « Les douceurs d'un commerce indépendant » : Jean-Jacques Rousseau, ou le libéralisme retourné contre lui-même | |
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Auteur | Blaise Bachofen | |
Revue | Astérion | |
Numéro | no 5, 2007 Le philosophe et le marchand | |
Rubrique / Thématique | Dossier |
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Résumé |
On associe habituellement Rousseau à la tradition républicaine, opposée schématiquement à la tradition libérale. Sans remettre en cause globalement cette thèse, il peut être intéressant de déplacer les termes de la problématique, en présentant la critique rousseauiste du libéralisme comme une critique menée de l'intérieur, plutôt que de l'extérieur. On peut en effet, à l'exemple de John Pocock, identifier un tronc commun aux pensées républicaine et libérale ou, à l'exemple de Charles Larmore, voir dans le républicanisme « une formulation plus lucide de la théorie libérale ». Cela se traduit chez Rousseau par une stratégie consistant à se réapproprier les promesses contenues dans les prémisses du libéralisme, pour mieux en dénoncer les conséquences dogmatiques. De fait, on trouve chez Rousseau une défense des droits individuels, un souci de l'indépendance individuelle dans les relations économiques et plus généralement dans les rapports sociaux, une justification jusnaturaliste de la propriété privée, et même des emprunts à l'idée selon laquelle la mise en concurrence permettrait de définir les conditions d'un choix optimal. Cependant l'analyse de certains textes de l'Émile montre que Rousseau vise en définitive à dissiper l'illusion d'une autorégulation optimale des rapports sociaux et économiques : l'opacité et les distorsions des rapports économiques ainsi que l'usage spontanément irrationnel de la liberté individuelle impliquent la nécessité de gouverner la liberté, par l'éducation et par la législation. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://asterion.revues.org/778 |