Titre | La liaison des idées chez Condillac : le langage au principe de l'empirisme | |
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Auteur | Marion Chottin | |
Revue | Astérion | |
Numéro | no 12, 2014 Le principe de la folie et de la raison. Association des idées et liaison des idées aux XVIIe et XVIIIe siècles | |
Rubrique / Thématique | Dossier |
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Résumé |
Cet article entend défaire une apparence de contradiction : comment Condillac, dans l'Essai sur l'origine des connaissances humaines, peut-il à la fois placer la sensation à l'origine de la connaissance et attribuer à la « liaison des idées » un statut principiel ? Faut-il comprendre que la connaissance, loin de commencer avec des atomes sensibles reçus passivement par l'esprit, constitue d'emblée une activité ? Après avoir écarté une telle lecture, l'article établit que la « liaison des idées » est certes dérivée dans l'ordre de la connaissance, mais bel et bien première dans celui de l'expérience actuelle : l'analyse de l'entendement ne saurait remonter au-delà des idées liées – ce qui précède de telles liaisons, à savoir la perception réduite à sa dimension de sensation, est irrémédiablement perdu pour l'esprit. Non seulement il est impossible de remonter plus haut que les idées liées entre elles, mais ces liaisons d'idées sont toujours en même temps des liaisons de mots. Ce serait là faire de Dieu l'origine de la connaissance, si Condillac, comme Malebranche, faisait du langage un présent divin. Mais parce que l'arbitraire du signe est une institution humaine, c'est bien l'homme, et non Dieu, qui est in fine le créateur des idées. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
This paper aims at breaking up an outward discrepancy: how can Condillac, in his Essai sur l'origine des connaissances humaines, at the same time, place sensation at the origin of knowledge, and grant to “ideas connection” the status of a principle? Are we to understand that knowledge, far from beginning with sensitive atoms passively received by the mind, is in itself an activity? After dismissing such an interpretation, the paper states that even though “ideas connection” comes second in the development of knowledge, it definitely comes first in the way we experiment ideas: understanding analysis can't go back beyond connected ideas – what precede such connections, namely perception reduced to its dimension of sensation, is unrecoverably lost for the mind. Not only is it impossible to go back far from the connected ideas, but these ideas connections are always, at the same time, words connections. It would be to make God the origin of knowledge, if Condillac, like Malebranche, would make language a divine gift. But because sign arbitrariness is a human institution, it is indeed Man, and not God, who in fine creates ideas. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://asterion.revues.org/2503 |