Contenu du sommaire : Le principe de la folie et de la raison. Association des idées et liaison des idées aux XVIIe et XVIIIe siècles
Revue | Astérion |
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Numéro | no 12, 2014 |
Titre du numéro | Le principe de la folie et de la raison. Association des idées et liaison des idées aux XVIIe et XVIIIe siècles |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Dossier
- Le principe de la folie et de la raison. Association des idées et liaison des idées aux XVIIe et XVIIIe siècles - Gabrielle Radica Les auteurs qui, depuis Descartes et Gassendi, ont étudié l'association des idées et lui ont ménagé une place dans leur théorie de la connaissance, ont d'abord vu dans ce phénomène une cause d'erreur et de folie. Peu à peu cependant, qu'il s'agisse d'« association » ou de « liaison » des idées, ce type de phénomènes a été tenu pour un principe explicatif de la connaissance, jusqu'à devenir le principe, comme c'est le cas chez Condillac ou Hume, de toutes nos connaissances, et ce, avant d'être compris comme la loi fondamentale de la psychologie du xixe siècle. Avant cette captation par la psychologie, les philosophes classiques ont montré leurs hésitations et leurs interrogations sur la meilleure façon de décrire ce processus et de l'insérer dans leurs systèmes philosophiques, et ce sont ces difficultés et particularités que les articles du recueil présentés ici cherchent à étudier. La liaison des idées semble en effet défier les oppositions du sujet et de l'objet, de la nature et de l'habitude, du mécanique et du spirituel.After Gassendi and Descartes, thinkers who tried to explain and study the association of ideas first saw in this phenomenon a cause of error and madness. Progressively, though, whether it was described as “association” or as “connection” of ideas, it began to be seen as one principle of knowledge among others, until Condillac and Hume thought of it as the only principle of all our knowledge, and until xixth century psychology made it its fundamental law. But prior to the full appropriation of this principle by xixth century psychology, early modern thinkers and philosophers have argued and hesitated about the nature of this phenomenon and its correct explanation. The papers edited here intend to study different kinds of problems that arise when one tries to define and give an account of this connection, as well of its various effects. Indeed, the connection of ideas disturbs some well-entrenched oppositions – between subject and object, nature and custom, or mechanical and spiritual – and urges us to reconsider the faculties of the mind.
- La liaison des idées chez Malebranche - Philippe Desoche Malebranche précise et développe, dans La Recherche de la vérité, les suggestions cartésiennes concernant la liaison des idées et joue, ce faisant, un rôle majeur dans la transmission de ce thème aux auteurs du xviiie siècle. L'analyse précise des variantes du texte montre cependant que Malebranche ne se contente pas de reprendre le modèle psycho-physiologique proposé par Descartes mais introduit un nouveau type de liaison des idées, s'opérant directement dans l'esprit et non plus par l'intermédiaire du cerveau.In The Search After Truth, Malebranche specifies and develops the Cartesian suggestions regarding relations between ideas, thereby playing a major part in transmitting this theme to the authors of the xviiith century. The precise analysis of the text's variations shows however that Malebranche doesn't merely endorse the psycho-physiological model Descartes proposed, but introduces a new type of relation between ideas operating directly in the spirit rather than through the brain.
- Locke : liaison probable et liaison nécessaire - Éric Marquer Nous rappelons ici la place que Locke accorde à la liaison des idées dans la connaissance, et montrons comment l'auteur de l'Essai en vient à définir la raison, non pas comme raisonnement qui tiendrait ses règles toutes faites de la syllogistique, mais comme faculté au travail examinant les liaisons dans les idées singulières. C'est l'occasion de préciser les rapports entre liaison et association, qui ne s'opposent pas chez Locke comme un lien objectif à un lien purement subjectif entre les idées. En effet, l'association est un régime normal de l'esprit même si elle a parfois des conséquences pathologiques. Par ailleurs, Locke donne toute leur place dans la connaissance aux connexions probables qui ne sont pourtant pas nécessairement fondées sur des raisons objectives (ex. : certitude morale). Enfin, la liaison des idées provoque, tout autant que l'association, des habitudes de l'esprit et il faut donc comprendre ce qui caractérise ces bonnes habitudes de l'esprit. Dans ces conditions, ce n'est pas du côté de l'objet connu, mais du sujet raisonnable que Locke pense les différences subtiles entre liaison et association, comme deux régimes de l'esprit : l'individu qui connaît n'est pas celui qui évite toute association d'idées, mais celui qui n'y arrête pas l'activité de son esprit, qui développe des habitudes d'examen et de critique, ce que ne fait pas l'homme dont l'esprit est offusqué par des associations d'idées devenues préjugés qui entravent son activité rationnelle.We would like to stress the importance of connection of ideas in Locke notion of “knowledge”, and to recall how the author of the Essay defines reason. Reason is not the faculty of syllogistical reasoning, but of examining connections between singular ideas. Connection and association are not in opposition for Locke as an objective link would be to a purely subjective link. Indeed, association is a normal activity for the mind even if it sometimes has pathological consequences. Moreover, probable connections are very important to knowledge and they are not necessarily based on objective reasons (e.g. moral certainty). Finally, the connection of ideas creates habits of mind, just like the association. Therefore we have to understand what characterizes the “good” habits of the mind. Under these conditions, Locke defines connection and association as two ways of thinking with a subtle difference between them: the individual who “knows” is not the one who avoids any association of ideas, but one whose activity of mind goes beyond it. For the reasonable man, association of ideas is not a prejudice that hinders rational activity.
- Penser, divaguer : l'association des idées chez Locke - Pierre-Louis Autin Locke écrit à Molyneux qu'il veut donner à l'association des idées plus de portée encore qu'il ne l'a fait dans l'Essai. S'appuyant sur les textes politiques, pédagogiques, ainsi que sur Of the Conduct of the Understanding, nous y trouvons de fait à dépasser les applications courantes que l'on fait de l'association des idées lockienne (théorie de l'erreur, question de la maîtrise des passions) : nous nous risquons ainsi à montrer que le processus de liaison et d'association est en jeu au niveau fondamental et biologique de l'existence humaine. L'opposition de l'adaptation et de l'inadaptation (cette dernière permettant de nommer et repérer les pathologies de l'association) fonctionne pour le vivant (1), mais aussi pour la description du soi (2). L'association des idées rend en effet difficile à l'esprit de s'approprier lui-même, de comprendre l'origine de ses propres pensées. Enfin, et c'est la troisième application de cette étude, si l'on se tourne du côté de l'expérience (3), alors que l'activité industrieuse et adaptée à l'expérience met la nature à notre disposition parce que nous y avons trouvé les bonnes liaisons, l'association d'idées nous fixe dans des liens stériles avec le monde et permet de comprendre ce qu'est la folie. Ainsi, à propos du vivant, du moi et de l'expérience humaine, l'association des idées apparaît comme le « scrupule sceptique auquel se heurte l'abandon confiant à la voie des idées ».Locke writes to Molyneux that he wants to give to the connection of ideas even more importance than he formerly did in the Essay. The study of the political and pedagogical works of Locke, and also Of the Conduct of the Understanding, contributes to extend the Lockean connection of ideas theory beyond its better-known uses (e.g. about error or the mastery of one's passions), and it is suggested that the process of linking together and associating ideas is already effective at the very basic and biological level of human existence. Whereas ordinary and regular connection of ideas supports what we may call adaptation, several pathological associations can be described as forms of inadaptation of the living being (1), as well as of the Self (2). Experience (3) is the third possible application of this study, because, while industry finds benefits in good connections, the association of ideas engages us in sterile relations with the world, and provokes several forms of madness.
- La liaison des idées chez Condillac : le langage au principe de l'empirisme - Marion Chottin Cet article entend défaire une apparence de contradiction : comment Condillac, dans l'Essai sur l'origine des connaissances humaines, peut-il à la fois placer la sensation à l'origine de la connaissance et attribuer à la « liaison des idées » un statut principiel ? Faut-il comprendre que la connaissance, loin de commencer avec des atomes sensibles reçus passivement par l'esprit, constitue d'emblée une activité ? Après avoir écarté une telle lecture, l'article établit que la « liaison des idées » est certes dérivée dans l'ordre de la connaissance, mais bel et bien première dans celui de l'expérience actuelle : l'analyse de l'entendement ne saurait remonter au-delà des idées liées – ce qui précède de telles liaisons, à savoir la perception réduite à sa dimension de sensation, est irrémédiablement perdu pour l'esprit. Non seulement il est impossible de remonter plus haut que les idées liées entre elles, mais ces liaisons d'idées sont toujours en même temps des liaisons de mots. Ce serait là faire de Dieu l'origine de la connaissance, si Condillac, comme Malebranche, faisait du langage un présent divin. Mais parce que l'arbitraire du signe est une institution humaine, c'est bien l'homme, et non Dieu, qui est in fine le créateur des idées.This paper aims at breaking up an outward discrepancy: how can Condillac, in his Essai sur l'origine des connaissances humaines, at the same time, place sensation at the origin of knowledge, and grant to “ideas connection” the status of a principle? Are we to understand that knowledge, far from beginning with sensitive atoms passively received by the mind, is in itself an activity? After dismissing such an interpretation, the paper states that even though “ideas connection” comes second in the development of knowledge, it definitely comes first in the way we experiment ideas: understanding analysis can't go back beyond connected ideas – what precede such connections, namely perception reduced to its dimension of sensation, is unrecoverably lost for the mind. Not only is it impossible to go back far from the connected ideas, but these ideas connections are always, at the same time, words connections. It would be to make God the origin of knowledge, if Condillac, like Malebranche, would make language a divine gift. But because sign arbitrariness is a human institution, it is indeed Man, and not God, who in fine creates ideas.
- Liaison des idées et variété des esprits : de Malebranche à l'empirisme des Lumières - André Charrak Si l'on souligne d'ordinaire la dette de Condillac envers Locke, notamment en ce qui concerne l'association des idées, on doit également rappeler l'importance de Malebranche dans l'élaboration de la pensée de l'abbé. Cependant la reprise condillacienne de Malebranche, une fois émancipée d'hypothèses psychophysiques sur l'union de l'âme et du corps, doit trouver de nouveaux outils pour expliquer le phénomène de la variété des esprits, que Descartes et Malebranche expliquaient facilement dans le cadre de l'union, notamment par la référence à la variété des corps et des événements corporels. C'est donc la tension entre la généralité et l'unité des lois d'association des idées, d'une part, et les modalités de leur particularisation dans des esprits différents, d'autre part, qui est étudiée dans cet article.Condillac's indebtment to Locke is often stressed, especially regarding the association of ideas; yet, one should also recall the importance of Malebranche in the elaboration of Condillac's philosophy. Nevertheless, the takeover of Malebranche by Condillac, once purified of psychophysical hypotheses on the soul/body union, has to find new tools in order to explain the phenomenon of the variety of spirits, wich Descartes and Malebranche could easily explain in the context of the union, in particular by a reference to the variety of bodies and of corporal events. The focus of this contribution is therefore the tension between the generality and the unity of the laws of associations of ideas on the one hand, the modalities of their particularization in different spirits on the other hand.
- La liaison comme comparaison : sciences de rapports et logique de la relation - Thierry Hoquet La physique à laquelle aspire Buffon rompt avec la mathématique. Pour cela, il lui faut une méthode propre, la comparaison, et une logique propre, celle de la relation. Les résultats de cette science relationnelle ont ceci de particulier qu'ils peuvent s'ordonner en un tableau. Nous étudions dans cet article les questions que suscitent l'abandon du paradigme mathématique et l'adoption d'une méthode comparative, aussi bien pour ce qui concerne la théorie de la connaissance (comment l'âme peut-elle comparer ? avoir deux objets, sortir de l'un pour l'atteindre l'autre ?), la logique (quelles sont les conséquences de l'abandon de la syllogistique par exemple pour la définition des raisonnements ?), le type d'objet que se donne désormais la physique (et dont l'attraction newtonienne est un cas parmi d'autres).In his 36 volumes Natural History, Buffon is actively seeking for physics that is clearly demarcated from mathematics. To achieve this goal, he devises his own method (which he calls comparison) and his own logic (which he founds on the study of relations or “bearings”, rapports). The results of this relational science are quite special in that they lead to a kind of science that is ordered in tables (in chemistry, economics, etc.). In this article, I study several issues entailed by Buffon's rejection of the mathematical paradigm and his subsequent adoption of a comparative method. The first issue bears on the theory of knowledge: how can the soul compare? How can it entertain two objects at a time? How does the mind renounce one object to reach another one? The second set of issues is related to logical questions: once the syllogistical method is abandoned, how does this impact on the definition of reasoning and arguments? Finally, the kind of objects or realities that physics deal with is deeply modified – Newtonian attraction being merely one example among many.
- Conclusion. Le projet scientifique de la psychologie associationniste - Stéphane Madelrieux Cette conclusion cherche à restituer la psychologie associationniste du xixe siècle dans son projet épistémologique au-delà de la diversité des positions de l'époque. On y défend l'idée que l'importance de l'association des idées fut de permettre de prétendre fonder la psychologie comme science empirique de l'esprit. C'est la nouvelle fonction de l'association, dégagée en réalité dès l'œuvre de Hume, qui a permis un tel projet : non plus simple transition habituelle d'une idée à une autre, mais principe génétique de l'ensemble de la vie mentale.This conclusion aims at giving an idea of the general project underlying the xixth century associationnist psychology beyond the diversity of authors and positions. We claim that the importance of the association of ideas was to allow psychology to be constituted as an empirical science of the mind. This project was made possible thanks to the new function attributed to the association from David Hume on, as it was considered not only as an habitual transition from one idea to another, but as the genetic principle of the whole mental life.
- Le principe de la folie et de la raison. Association des idées et liaison des idées aux XVIIe et XVIIIe siècles - Gabrielle Radica
Varia
- Rousseau et la « Renaissance classique » française (1898-1933) - Christophe Salvat La fin du xixe siècle est une période difficile pour les Français. La défaite de 1871, la chute du régime impérial, les déboires de la Troisième République et le krach de 1882 les ont amenés à douter de la capacité de leurs gouvernants. La société se fragilise et se divise, favorisant la montée du boulangisme et de l'antisémitisme. Charles Maurras et l'Action française en profitent également, après le suicide du général Boulanger en 1891 et la condamnation du capitaine Dreyfus en 1894. Comtien convaincu, Maurras prend régulièrement position contre Rousseau, dans lequel il voit le principal responsable de la décadence morale et politique de la France. S'ouvre alors une campagne d'une rare violence contre les valeurs morales et esthétiques du romantisme. Erigé en icône du romantisme par les partisans d'une « Nouvelle Renaissance Classique », Rousseau est accusé de tous les maux de la société moderne : l 'individualisme exacerbé, la perversion des mœurs, le cosmopolitisme, le républicanisme, le sionisme, l'anarchisme et même l'homosexualité.The end of xixth century is a difficult time for the French people. The confidence they had in their politicians is shaken by Napoleon III's military defeat in 1871, the consecutive fall of his Empire, the political misfortunes of the new Republic or by the economic Krach of 1882. “Boulangism” and anti-semitism are the prime beneficiaries of the growing social and racial dissents in France. So are Charles Maurras and his Royalist party “L'Action Française” after the suicide of general Boulanger and the conviction of captain Dreyfus. Disciple of Auguste Comte, Maurras launches regular attacks on Rousseau whom he considers as responsible for the moral and political decadence of France. A violent campaign takes then place against the moral and aesthetic values of romanticism. Branded as an icon of romanticism by the defendants of a “New Classical Renaissance”, Rousseau comes to embody all possible evils of modern society: excessive individualism, moral corruption, cosmopolitism, republicanism, Zionism, anarchism and even homosexuality.
- Les raisons de l'autorité dans le traité De la foy humaine de Pierre Nicole et Antoine Arnauld1 - Delphine Reguig Parmi les textes de controverse théologique qu'a suscités l'opposition institutionnelle à Port-Royal dans la hiérarchie catholique, le traité De la foy humaine, daté du 20 août 1664 et probablement imprimé clandestinement à Paris, reprend de manière originale la question de la distinction entre science, foi et opinion, développée dans la Logique deux ans auparavant. L'argumentation polémique du traité De la foy humaine, centrée sur le rôle de la médiation dans la construction d'une croyance, se rattache à celle de la série de textes suscités par la controverse sur les Cinq Propositions de Jansénius. Le traité constitue une réaction à l'imposition en 1664, par le nouvel Archevêque de Paris, Hardouin de Péréfixe, aux religieuses de Port-Royal, de l'obligation de signer un formulaire reconnaissant l'hérésie du livre de Jansénius, l'Augustinus, sous peine d'excommunication. Le traité s'attache, contre ce qui est présenté comme un abus de pouvoir, à réserver un domaine propre à la critique rationnelle et au droit à désobéir à l'autorité qui ne serait pas vérace. Il fait du devoir du discernement une exigence chrétienne fondamentale : Arnauld et Nicole considèrent l'exercice de la conscience humaine au sein de la conception augustinienne du maître intérieur. L'argumentation ne porte pas sur une anachronique liberté de conscience mais sur la possibilité pour l'homme de se soumettre raisonnablement malgré la difficulté à se soumettre rationnellement.Among the controversial theological texts which gave rise to institutional opposition to Catholic hierarchy at Port-Royal, the treatise De la foy humaine, dated 20 August 1664 and probably secretly published in Paris, takes an original stance on the distinction between science, faith, and opinion. This was originally developed in Port-Royal Logic two years previously. The contentious argumentation in De la foy humaine, centred on the role of mediation in the construction of a belief, is linked to the series of texts that were created in response to the controversy surrounding Jansen's Five Propositions. The treatise was a reaction to the Port-Royal nuns being forced to sign a form recognising the heresy of the Jansenist book Augustinus by Hardouin de Péréfixe, the new Archbishop of Paris, or risk excommunication. Contrary to its presentation as an abuse of power, the treatise sought to give rational criticism a place and called for the right to disobey untruthful authority. It makes discerning a fundamental Christian requirement necessary: Arnaud and Nicole consider exercising the human conscience within the Augustian conception of the interior master. The argument does not rest on an anachronistic freedom of conscience but on the possibility for man to reasonably submit, despite the difficulty in rationally submitting.
- Une généalogie de l'intellectuel spécifique - Laurent Dartigues Que le sage ou le poète intervienne dans les affaires politiques est une vieille histoire qui débute bien avant l'invention du mot « intellectuel ». Apparu à la fin du xixe siècle dans le contexte de l'Affaire Dreyfus, il ne cessera d'être l'enjeu de luttes de classement en France : organique ou universel, chien de garde ou démocratique, médiatique ou expert. L'élaboration par Michel Foucault de la notion d'intellectuel spécifique entre bien sûr dans ce jeu, mais, à condition de ne pas la prendre trop au sérieux, il convient de la reprendre à une époque de forte démonétisation de la posture. En la liant à une politique de la subjectivité, Foucault invite en effet à ne pas renoncer à l'exercice d'une fonction critique qui établit un rapport au vrai nécessaire à la vie démocratique.The sage or the poet is an ancient figure of the protest against the power in the name of justice, long before the noun « intellectualist » has been invented in the context of the Alfred Dreyfus Affair. Since this inaugural point, it becomes an object of unceasing struggle to determine to wich category of intellectualist belong people who voice in the public area in accordance with their specific knowledges. The reflection of Michel Foucault who highlights the specialised intellectualist is of a great importance in a period of disparagement of intellectualists. Without taking Foucault's category too seriously, we have to pay attention to his insistence of connecting the function to a politics of the subject and of taking responsability for the establishment of a link to the truth necessary to the democracy.
- Rousseau et la « Renaissance classique » française (1898-1933) - Christophe Salvat
Lectures et discussions
- Valérie Aucouturier, Elizabeth Anscombe. L'esprit en pratique - Rémi Clot-Goudard
- Carlo Borghero, Les Cartésiens face à Newton. Philosophie, science et religion dans la première moitié du XVIIIe siècle - Delphine Bellis
- Géraldine Caps, Les « médecins cartésiens ». Héritage et diffusion de la représentation mécaniste du corps humain (1646-1696) - Delphine Kolesnik-Antoine
- André Charrak, Rousseau. De l'empirisme à l'expérience - Marion Chottin
- Ivan Domingues, Lévi-Strauss e as Américas. Análise estrutural dos mitos [Lévi-Strauss et les Amériques : Analyse structurale des mythes] - Diogo Sardinha