Titre | La guerre civile (mondiale ?) et le dialogue Schmitt-Benjamin | |
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Auteur | Ninon Grangé | |
Revue | Astérion | |
Numéro | no 13, 2015 La démocratie à l'épreuve du conflit | |
Rubrique / Thématique | Dossier |
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Résumé |
Dans sa critique de la démocratie libérale de Weimar, Carl Schmitt s'oppose avant tout au pluralisme. La souveraineté de l'État qu'il veut maintenir prend la forme d'un présidentialisme renforcé ; il entend ainsi sauver la substance de la Constitution allemande contre la Constitution de Weimar. Walter Benjamin, sans se placer sur le même plan, critiquant le monde de l'après-guerre avant d'envisager une essence démocratique, rencontre Schmitt sur la notion de souveraineté. Alors que tout les éloigne, et malgré l'hommage explicite de Benjamin à la Théologie politique, l'hommage plus discret de Schmitt à Benjamin, l'impression qu'ils ne raisonnent pas avec la même définition de la souveraineté doit au moins être une hypothèse appelée à être démentie. Sur quoi véritablement se rencontrent-ils ? Le diagnostic du conflit et le constat sur une époque ne sont qu'une réponse partielle et à bien des égards insatisfaisante. En s'appuyant sur les analyses de Giorgio Agamben, on partira de la rencontre fugace entre Schmitt et Benjamin pour étudier un concept qui a le rôle de pivot chez l'un et chez l'autre : l'état d'exception, concrétisé par la guerre civile mondiale chez Schmitt, par la guerre civile muée en terreur chez Benjamin. Dans le jeu des concepts, le point de rencontre focalisant deux pensées très différentes est aussi un point de divergence. Cela nous amènera dans un premier temps à déterminer la guerre civile mondiale comme une signature, semi-concept ou illustration de concept, et dans un deuxième temps à redéfinir ce qui sous-tend ces deux conceptions : la temporalité politique en temps de crise de la démocratie. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
In his criticism of Weimar liberal democracy, Carl Schmitt mainly shows his opposition to pluralism. The State sovereignty that he wants to maintain takes on the form of intensified presidentialism and he thus intends to save the substance of the German Constitution against Weimar Constitution. Walter Benjamin, although he does not stand on the same level and criticizes the after-war world even before contemplating a democratic essence, agrees with Schmitt on the notion of sovereignty. While everything leads them apart from each other and in spite of the explicit tribute paid by Benjamin to Political Theology, Schmitt's more discreet homage to Benjamin, the feeling that they do not argue according to the same definition of sovereignty must at least be considered as a hypothesis likely to become contradicted. What are they really agreed on ? Diagnosing the conflict and acknowledging an epoch are but a partial and unsatisfactory answer in many respects. Using Giorgio Agamben's analyses, we will take the fleeting meeting between Schmitt and Benjamin as a starting point to study a concept that plays a pivotal role for both of them : the state of emergency being given concrete expression by civil world war with Schmitt, and by civil war turned into terror with Benjamin. In the interplay of the concepts the meeting point focusing two very different lines of thought is also a divergent point. This will lead us at first to define civil world war as a signature, a semi concept or the illustration of a concept and, subsequently, to redefine what underlies these two conceptions, i.e. political temporality in a time of crisis for democracy. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://asterion.revues.org/2628 |