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Titre Déplacer au nom de la sauvegarde patrimoniale et du développement économique ? Analyse multiscalaire du programme de resettlement à Lalibela (Éthiopie)
Auteur Marie Bridonneau
Mir@bel Revue L'Espace Politique
Numéro no 22, mars 2014 Déplacements forcés dans les villes du Sud : les déguerpissements en question
Résumé Cet article analyse un programme mis en œuvre pour déplacer quelques 700 ménages résidant autour des églises de Lalibela en Éthiopie, site inscrit sur la liste du Patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1978. Les acteurs investis dans ce projet s'inscrivent à différentes échelles et ancrent leur action dans des pratiques à la fois nationales et globales de resettlement. Tous légitiment ce déplacement en mobilisant deux catégories principales d'arguments : la conservation patrimoniale et le développement économique. En rumeur depuis les années 1960, le resettlement de Lalibela débute réellement en 2009, à la faveur d'un accord entre la Banque mondiale et le gouvernement éthiopien pour le développement du tourisme durable en Éthiopie. Commence alors une mise en œuvre brutale et heurtée, donnant à voir des relations de pouvoir instables entre les habitants, les pouvoirs publics et ecclésiastiques éthiopiens, et les acteurs internationaux. En analysant les discours et les pratiques de ces acteurs tout au long de la construction du resettlement et des premiers temps de sa mise en œuvre, nous proposons une réflexion actuelle sur la restructuration urbaine par « destruction créatrice » dans une petite ville d'Éthiopie.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais This article analyzes a program implemented to displace 700 households living around Lalibela rock-hewn churches in Ethiopia, registered in the UNESCO World Heritage List since 1978. Actors involved in this project fall within different scales and set up their action in national and global practices of resettlement. All legitimize this displacement by mobilizing two main arguments: heritage conservation and economic development. Existing as a rumor since the 1960s, the resettlement has finally started in 2009 after an agreement between World Bank and Ethiopian government for the development of sustainable tourism in Ethiopia. Then, a brutal and nonlinear implementation has begun, showing up unstable power relationships between dwellers, public and ecclesiastic Ethiopian actors, and international actors. By analyzing discourses and practices of these actors throughout the resettlement planning and the first steps of its implementation, we propose a contemporary assessment of urban restructuring by « creative destruction » in a small Ethiopian town.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://espacepolitique.revues.org/2941