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Titre La chasse à l'authentique
Auteur Pierre Lemonnier
Mir@bel Revue Terrain
Numéro no 33, septembre 1999 Authentique ?
Rubrique / Thématique
Authentique ?
Page 93-110
Résumé Ni à l'âge de pierre ni colonisés, les Ankave-Anga de Papouasie-Nouvelle-Guinée sont suffisamment isolés pour que des journalistes aient pu voir en eux « une tribu perdue », alors même que leur « contact » avec le monde extérieur date des années 1950. Leur société n'a pas pour autant été bouleversée par des décennies d'interaction avec l'Etat, l'Eglise et le marché. En même temps qu'ils réfutent les rêves d'authentique des journalistes, les récits « du temps d'avant les Blancs » et l'étude des archives australiennes délimitent paradoxalement une époque et des lieux dont l'histoire a peine à rendre compte. Si une approche inspirée de l'anthropologie historique de l'Océanie permettrait à coup sûr d'analyser les adaptations et la créativité des Ankave confrontés aux agents de la modernité, c'est bien l'anthropologie « conventionnelle » qui paraît la mieux armée pour parler des Ankave d'aujourd'hui et de leurs pratiques les plus banales – celles qui occupent la majorité d'entre eux pendant la majorité du temps.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais The quest for the authentic: Stone-age history out of contextLiving neither as cavemen nor as colonized subjects, the Ankave-Anga (Papua-New Guinea) are sufficiently isolated for journalists to have seen them as a «lost tribe», even though their «contact» with the outside world dated from the 1950s. Nonetheless, decades of interactions with the state, church and marketplace have not deeply altered their society. Australian archives and accounts of life «before the white man came», even though they refute journalistic dreams of authenticity, paradoxically portray places and times that history can hardly explain. Although an approach based on the historical anthropology of Oceania would surely help us analyze the Ankave's adaptation and creativity in dealing with the agents of modernity, «conventional» anthropology seems to be the best prepared to talk about the Ankave of our times and about their most ordinary practices, the practices to which most of them devote most of their time.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://terrain.revues.org/2820