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Titre Faire marcher les hommes et les images
Auteur Andreas Mayer
Mir@bel Revue Terrain
Numéro no 46, mars 2006 Effets spéciaux et artifices
Rubrique / Thématique
Effets spéciaux et artifices
Page 33-48
Résumé La marche de l'homme est-elle un objet anthropologique ? On aborde cette question par le biais d'une étude historique qui porte sur les physiologies du mouvement du début du xixe siècle. Bien que la Théorie de la démarche de Balzac semble au premier regard préfigurer la tentative de Mauss de faire de la marche un véritable objet anthropologique, faisant partie des « techniques du corps », on trouvera les sources de l'anthropologue plutôt chez les physiologies expérimentales qui surgissent au même moment. Pour Balzac, une science du mouvement naturel est impossible, car son objet est toujours marqué par la société. La solution que les savants proposent est purement technique : la nature du corps en mouvement apparaîtra enfin, mais seulement à l'aide d'artifices. Ainsi se manifeste un paradoxe qui caractérise le projet de libération du « corps naturel » au xixe siècle : l'accès à l'état naturel du corps nécessite un travail méticuleux et incessant de mesure et de contrôle de ses mouvements qui se fera à l'aide des laboratoires et des machines.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais Tricks for making people and images moveAre body movements a topic for anthropology? This question is approached through a history of early 19th-century physiological studies of how human beings move. At first sight, Balzac's Théorie de la demarche seemed to harbinger Mauss's attempt to turn bodily movements into a genuine subject for anthropological study as a “body technique”. However the anthropologist tended to borrow from other sources, namely from the experimental physiologists. For Balzac, a science of natural movement is impossible, since a person's movements are always heavily influenced by society. In contrast, the scientists proposed a purely technical solution: light could be shed on the nature of the body in movement only with the help of artifices. A paradox thus cropped up in the attempts to liberate the “natural body” during the 19th century. Obtaining access to the body's natural state necessitated a meticulous, ceaseless effort to measure and control body movements with the help of laboratory equipment.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://terrain.revues.org/3986