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Titre Les flexibilités de l'esprit : conflit et culture
Auteur Elliot Turiel, Serena A. Perkins
Mir@bel Revue Terrain
Numéro no 48, février 2007 La morale
Rubrique / Thématique
La morale
Page 113-130
Résumé Selon une conception anthropologique classique, les sociétés traditionnelles sont caractérisées par une adhésion générale de leurs membres à des valeurs culturelles essentiellement homogènes. Selon le courant dominant de la psychologie culturelle contemporaine, on peut opposer deux grands types de sociétés : des sociétés ayant un mode de pensée et des valeurs « individualistes », comme par exemple les États-Unis, et des sociétés « collectivistes », comme par exemple la Chine. Les auteurs critiquent ces deux conceptions et mettent en évidence la coexistence de valeurs individualistes et collectivistes dans toutes les sociétés. Ils insistent sur le rôle des relations de pouvoir dans la vie morale, et les formes variées que prend, dans l'action et dans le jugement, la résistance à la domination des plus puissants, en particulier celle des hommes sur les femmes. Données à l'appui, ils montrent comment le mensonge et la tromperie sont pratiqués à des fins subversives, perçues comme moralement justifiées. L'incohérence apparente entre la défense de valeurs morales, telles que l'honnêteté, et le respect limité de ces valeurs dans la pratique relève d'une flexibilité mentale dont on ne peut rendre compte si l'on ignore les relations de pouvoir et les aspects conflictuels de la vie sociale et culturelle.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais The mind's flexibility: Conflict and cultureA classical conception in anthropology characterizes a traditional society by its members' tendency to adhere to basically homogeneous cultural values. In line with the prevailing current in contemporary cultural psychology, two major types of society are contrasted: those with individualistic values and ways of thought (e.g., the United States) and “collectivist” societies (such as China). These two conceptions come under criticism, since values of both sorts coexist in all societies. Emphasis is laid on the impact of power relations on morality and on the various forms assumed, in actions and judgements, by opposition to domination (in particular of men over women). Data show how deception and lying are used for the purpose of subversion and perceived as being morally justified. The seeming incoherence between defending moral values (such as honesty) and having a limited respect for them in actual practice stems from a mental flexibility that we can explain only by taking into account power relations and the conflicts inherent in social and cultural activities.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://terrain.revues.org/5048