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Titre Des Savoyards à Paris : les cols rouges de l'Hôtel Drouot
Auteur Stéphane Arpin
Mir@bel Revue Terrain
Numéro no 55, septembre 2010 Transmettre
Rubrique / Thématique
Repères
Page 128-145
Résumé Les « cols rouges », à travers leur monopole de métier au sein de l'hôtel des ventes Drouot, sont un objet ethnologique et sociologique privilégié pour comprendre comment les provinciaux de Paris ont pu accéder à une intégration économique et culturelle via la constitution de communautés de travail à partir du xixe siècle. « Gens de bras », selon l'expression en usage alors pour désigner ces journaliers qui vendaient leur force de travail, les cent dix commissionnaires de l'Hôtel Drouot, appelés familièrement « cols rouges » en raison de leur uniforme, gèrent une communauté de travail dont l'origine remonte à 1832 : l'Union des commissionnaires de l'hôtel des ventes (uchv). Fondée sur la tradition, la parenté et le secret, cette communauté de travail a constitué une réponse à la question sociale affectant les indigents Savoyards de Paris par la création et la défense d'un monopole de métier au cœur du marché de l'art français. Or, à partir de décembre 2009, placée au centre d'une affaire de vols et trafic d'œuvres d'art par la mise en examen de huit commissionnaires pour « vols en bande organisée », l'uchv traverse la pire crise de son existence. Institution d'un autre siècle, elle tente de se réformer, non sans réticences et nostalgie, pour s'adapter à la modernité du xxie siècle, et maintenir une existence aujourd'hui menacée.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais Savoyards in Paris: the red collars of the Hôtel Drouot The flowering and disgrace of a closed shop The closed shop operated by the “red collars” of the Hôtel Drouot salerooms is a prime sociological and ethnological subject for understanding how, in the nineteenth century, communities from the provinces succeeded in integrating themselves economically and culturally in Paris by means of their communal monopolies over certain trades. Such workers employed by the day were in the nineteenth century called “gens de bras”: people who worked with their arms. Among them the hundred and ten commissionaires of the Hôtel Drouot, known informally as the red collars because of their uniform, constituted themselves in 1832 into a “work community” called Union des commissionnaires de l'hôtel des ventes (uchv). Based on tradition, secrecy, kinship, this community of work was able to help the poor Savoyards in Paris through their closed shop operating at the very heart of the Parisian art market. However, in 2009 eight commissionaires are accused of organised theft and as a result the uchv goes through the worst crisis in its history, finding itself at the centre of a most serious affair concerning theft and the trafficking of art works. In spite of a certain amount of nostalgia and resistance the uchv attempts to reform itself from a nineteenth century institution into a twenty first century body and to continue in the face of threats to its very existence.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://terrain.revues.org/14094