Titre | La nature juridique du sang | |
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Auteur | Jean-Pierre Baud | |
Revue | Terrain | |
Numéro | no 56, mars 2011 Analyses de sang | |
Rubrique / Thématique | Analyses de sang |
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Page | 90-105 | |
Résumé |
Contre la « vengeance du sang », une justice pénale tenant compte de l'intention s'installa un jour dans les sociétés humaines. Dans l'une de celles-ci, Rome, puis chez ses descendantes, l'être humain a été remplacé par un être immatériel, la personne. Le corps et le sang disparurent ainsi de la perspective des juristes. Mais lorsque le christianisme s'intégra au monde romain, il fit émerger un nouveau système normatif où le corps et le sang furent institués telles des valeurs essentielles. Le sang fut chargé d'une valeur mystique suprême par référence à la Passion du Christ. Le martyr, puis le croisé et enfin tout combattant pour une « juste cause » furent intégrés dans la mystique du sacrifice. Les donneurs de sang y prirent place naturellement, alors que le sang de la transfusion conservait une sacralité à laquelle les juristes furent si sensibles qu'ils préférèrent ne pas voir le sang et ne pas le nommer juridiquement, cécité et aphasie qui conduisirent nécessairement au drame. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
The legal status of blood In order to counter “blood feuds” penal justice decided one day to take into account the intention of actors in human societies. In the particular case of Rome and its “descendants” the human being was replaced by a non-material entity, the “person”. In this way the body and blood vanished from the sight of lawyers. However when Christianity was integrated into the roman world, a new normative system emerged within which blood and the body were given an essential value. By association with the Passion of Christ blood was given a supreme mystical value. Martyrs, crusaders and ultimately any warrior for a “just cause” were represented within the logic of sacrifice. Blood donors were naturally placed within this group which meant that the blood of blood transfusion acquired so sacred a character that it affected lawyers to the extent that they chose neither to see it nor call it by its name. Such aphasia and blindness was, inevitably, to have dramatic consequences. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://terrain.revues.org/14200 |