Titre | Menstrual Synchrony Claims among Suri Girls (Southwest Ethiopia) : Between Culture and Biology | |
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Auteur | Jon Abbink | |
Revue | Cahiers d'études africaines | |
Numéro | no 218, 2015 Varia | |
Rubrique / Thématique | Études et essais |
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Page | 279-302 | |
Résumé |
Chez les agro-pasteurs suri, une ethnie relativement autonome de 34 000 personnes environ, vivant dans l'extrême sud-ouest éthiopien, les jeunes adolescentes prétendent souvent qu'elles ont leurs règles ensemble, et régulent leurs cycles selon les phases de la lune. La “synchronie menstruelle”, malgré un manque de preuves, est un phénomène contesté et souvent débattu dans la littérature scientifique. Plutôt que d'accepter l'existence de ce phénomène, nous soutenons que les jeunes filles suri (célibataires), qui connaissent bien la sexualité, la fécondation, la procréation et la prévention des grossesses, adoptent un scénario culturel visant à modifier et à intégrer ces faits physiologiques dans une forme socio-culturelle. Elles utilisent la prétendue synchronie pour changer, avec succès, les comportements sexuels, maintenir une indépendance sexuelle et choisir leurs partenaires dans une société marquée par l'égalité des sexes, mais aussi par la compétition individuelle.Après une brève présentation du débat interdisciplinaire portant sur le phénomène de la synchronie menstruelle, son (in)existence et ses causes éventuelles, nous décrirons la culture sexuelle et les coutumes de menstruation des Suri, en utilisant des données recueillies chez des jeunes filles vivant dans deux villages différents. Nous proposons ainsi une interprétation des stratégies sexuelles et de reproduction des femmes suri comme un moyen d'accroître leur agency dans une société instable et au futur incertain. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Among the Suri agro-pastoralists, a relatively self-sufficient and independent people of ca. 34 thousand in the extreme southwest of Ethiopia, young adolescent girls often assert that they menstruate together and regulate their own menstrual cycle, relating it to the phases of the moon. “Menstrual synchrony” is a much debated and still unresolved phenomenon in the scientific literature. Rather than giving immediate credence to its existence, I claim that the young, unmarried Suri girls—well aware of all biological facts around procreation, the fertility cycle and pregnancy prevention—follow a cultural script of sexuality and aim to fit physiological facts into a preferred socio-cultural mould. They use the synchrony assertion to change behaviour and thereby to maintain sexual independence and choice of partners in a society that is marked by significant gender equality but also by individual competition.After a brief presentation of key issues in the (inter-disciplinary) debate on menstrual synchrony and its possible existence and causes, I describe Suri sexual culture and menstrual customs, using field data gathered in two villages. I then tentatively assess the plausibility of the Suri girls' claims to menstrual synchrony, and elaborate an interpretation of Suri female sexual/reproductive strategies as enhancing women's agency in a society marred by growing internal instability, conflict, and an uncertain future. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CEA_218_0279 |