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Titre Un dépassement capitaliste du salariat ? : Une sociohistoire en trois actes et impasses
Auteur Claude Didry, Florent Le Bot
Mir@bel Revue L'Homme et la société
Numéro no 195-196, 1er et 2ème trimestre 2015 Les mille peaux du capitalisme II
Rubrique / Thématique
Les mille peaux du capitalisme (II)
Page 51-72
Résumé Notre texte part de l'idée que le capitalisme ne fait pas corps avec un salariat qu'il trouverait comme une donnée dans son développement. Il consiste plutôt en une règle de calcul permettant d'escompter un profit par une transaction commerciale. Dans cette perspective, le salariat ne se dégage que progressivement par la projection du travail sur le droit aboutissant à cette base institutionnelle que constitue le droit du travail.Ce cadre étant posé, nous déterminons trois temps dans un capitalisme cherchant à se déprendre de ses responsabilités à l'égard de ses producteurs. L'acte 1 consacre le registre du commerce comme pseudo-fondement de la liberté économique à travers le marchandage dérivé du louage d'ouvrage défini par le Code civil, avant qu'un Code du travail n'établisse la relation employeur-employé. L'acte 2 installe le salariat au cœur de la crise des années 1930, tout en ouvrant sur des tentatives d'échappées en forme d'utopies rationalisatrices. L'acte 3 voit le salariat se diluer dans le chômage de masse, tandis que l'injonction « tous entrepreneurs de sa vie », figure modernisée du loueur d'ouvrage, cherche à occulter la permanence du travail salarié dans la vie quotidienne. Avec cette proposition de sociohistoire, il s'agit d'interroger la notion de salariat grâce aux outils croisés de l'historien et du sociologue, les sources du droit du travail et de la pratique, en vue de considérer cette notion à travers l'étendue sociologique des champs d'expérience et l'épaisseur historique des horizons d'attente.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Our text is based on the idea that capitalism is not naturally associated with wage labor. Rather, it is a rule for calculating an expected profit gain with a commercial transaction. In this perspective, the wage system emerged only gradually by the projection of labor on the law leading to the institutional base that is the right of labor. This framework in mind, we identify three stages in a capitalism trying to free itself of its responsibilities toward producers. The first deed establishes the trade register as pseudo-foundation of economic freedom through the haggling deriving from the work contract defined by the Civil Code, before than a Labor Code establishes the employer-employee relationship. The second deed puts the wage system in the heart of the crisis of the 1930s, while opening some utopias about rationalizing in a form of breakaway. Third deed shows the wage system is diluted in mass unemployment, while the injunction « all entrepreneurs of his life », is a try for hiding the permanence of wage labor in our everyday life. With this sociohistory's proposal, it is to examine the concept of wage labor through crossed tools of the historian and sociologist, the sources of labor law and practice, and to consider this notion through the sociological scope of fields of experience and the historic horizons of expectations.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=LHS_195_0051