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Titre Des ouvrières en lutte dans l'après 1968 : Rapports au féminisme et subversions de genre
Auteur Fanny Gallot, Eve Meuret-Campfort
Mir@bel Revue Politix
Numéro vol. 28, no 109, 2015 Appropriations ordinaires des idées féministes
Rubrique / Thématique
Dossier : Appropriations ordinaires des idées féministes
Page 21-43
Résumé À partir du cas des ouvrières de l'usine Chantelle de Saint-Herblain, cet article revient sur la manière dont des femmes syndicalistes d'entreprise – CGT et CFDT – envisagent le féminisme en théorie et en pratique. Tandis que les deux confédérations marquent leurs distances vis-à-vis du féminisme qui se massifie alors, des militantes d'extrême gauche établies en importent les idées et les pratiques à l'usine. Alors même que la plupart des ouvrières en rejettent l'appellation, notamment pour marquer leur appartenance à la classe ouvrière, dans le quotidien de l'usine les ouvrières échangent sur leurs vies privées, faisant de ces moments de travail des moments d'entraide et d'échange. Lors des grèves, elles mettent en avant leur dignité d'ouvrières de Chantelle, tout autant travailleuses que femmes, contre des discours stigmatisants, et conquièrent par l'action une nouvelle identité, individuelle et collective, associée à la lutte et à l'insoumission. L'article analyse ainsi le déploiement d'une agency parmi les ouvrières, c'est-à-dire d'une capacité à s'arranger avec les normes de genre qui pèsent sur elles, notamment leur assignation au travail domestique.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Female workers struggling in the years after May 68By studying workers from the Chantelle factory in Saint-Herblain, this article focuses on how women union members considered feminism in theory and in practice. These union members belonged to both the CGT and the CFDT. The two confederations distanced themselves from the universalizing notion of feminism, as well as from established militants of the exteme-left. Nonetheless, they imported some of their ideas and practices in the factory. Most female workers rejected the name of feminism, notably to privilege their specific membership in the working class. However, in the everyday life of the factory, these workers discussed their private lives which made moments of work into moments of mutual assistance and of exchange. During strikes, these workers foregrounded their dignity as laborers of Chantelle. They fashioned themselves just as much as workers as women to combat stigmatizing discourse. By this action, they conquered a new individual and collective identity associated with struggle and insubordination. Thus, this article analyzes how workers deployed their “agency”, that is to say their capacity to position themselves via the gender norms that confined them, notably their normative assignment to domestic work.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=POX_109_0021