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Titre La Grèce sur la corde raide
Auteur Céline Antonin, Raul Sampognaro, Xavier Timbeau, Sébastien Villemot
Mir@bel Revue Revue de l'OFCE (Observations et diagnostics économiques)
Numéro no 138, avril 2015 La reprise qui s'annonce
Rubrique / Thématique
Études spéciales
Page 223-263
Résumé Depuis l'élection de Syriza fin janvier 2015, la crise grecque est de nouveau sous les feux de l'actualité. La volonté des dirigeants de Syriza de rompre avec le programme d'austérité imposé par la troïka a donné lieu à une négociation âpre, qui a débouché sur un premier accord avec l'Eurogroupe, le 20 février 2015. Cet accord, conditionné à des réformes qui ne sont pas encore négociées, n'a pour l'instant pas permis à la Grèce de recevoir la tranche de 7,2 milliards d'euros promise, alors même que les échéances de remboursement de dette publique se succèdent, rendant à chaque fois le risque de défaut plus important. Sur l'ensemble de l'année 2015, le gouvernement grec doit faire face à 15 milliards d'euros d'échéances de moyen et long terme, hors charges d'intérêts, sans compter ses dépenses courantes, alors même que les recettes fiscales se réduisent sous l'effet de l'incertitude, de la panique bancaire (bank run) et de la fuite de capitaux.Étant donnée la forte incertitude qui règne, il est très difficile de prévoir ce qui va se passer dans quelques semaines. Cette étude se fixe un objectif différent. Il s'agit ainsi d'analyser la situation conjoncturelle, budgétaire et bancaire de la Grèce début 2015. Après avoir procédé à cette analyse, nous nous intéressons, d'un point de vue prospectif, aux conséquences potentielles d'une sortie de la Grèce de la zone euro. Enfin, nous nous attachons à décrire plusieurs scénarios macroéconomiques possibles, à long terme (horizon 2050) si la Grèce reste dans la zone euro, afin d'éclairer les enjeux d'une négociation ouverte sur la trajectoire budgétaire et la question de la dette. De cette comparaison, nous tirons la conclusion que le scénario le plus raisonnable est celui d'une restructuration avec réduction significative de la valeur présente de la dette publique, car lui seul permet de diminuer sensiblement la probabilité de sortie de l'euro, ce qui est non seulement dans l'intérêt de la Grèce mais aussi de la zone euro dans son ensemble. En outre, ce scénario diminuerait l'ampleur de la dévaluation intérieure nécessaire pour stabiliser la position extérieure grecque. Si l'Eurogroupe refusait le principe d'une restructuration de la dette grecque, un nouveau programme d'aide devrait être accordé, et ceci dans des délais brefs afin d'interrompre la crise de confiance en cours. Ce plan devrait mobiliser autour de 95 milliards d'euros et son succès resterait tributaire des surplus budgétaires primaires conséquents que la Grèce devra produire au cours des prochaines décennies, alors même que la résorption des déséquilibres externes ne serait pas assurée.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais In this article, we analyze the budgetary and banking situation of Greece, as well as the latest economic developments. We then describe the potential consequences if Greece were to leave the euro area. Finally, under the assumption that Greece will remain in the euro area, we present several possible macroeconomic scenarios in the long run (by 2050), focusing on public debt path. We conclude that the most reasonable scenario is the debt restructuring one, which durably dispels the specter of a Grexit. This scenario reduces the amount of internal devaluation required to stabilize the Greek external position. If the Eurogroup were to refuse a Greek debt restructuring, then a new assistance program should be implemented in a short time-span. This program should amount to approximately 95 billion euros, and it will prove efficient only if Greece is able and willing to run high primary budgetary surpluses in the coming decades. JEL classification :F01, H63, H68.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=REOF_138_0223