Titre | Enseignement et éducation en langues étrangères en Algérie : la compétition entre le français et l'anglais | |
---|---|---|
Auteur | Samira Abid-Houcine | |
Revue | Droit et cultures | |
Numéro | no 54, décembre 2007 L'anglais et les cultures : carrefour ou frontières ? | |
Rubrique / Thématique | L'anglais et les cultures : carrefour ou frontière ? |
|
Page | 143-156 | |
Résumé |
Lorsque l'Algérie obtint son indépendance en 1962, l'une des premières mesures prises fut de déclarer l'arabe langue nationale et officielle du pays afin de rompre avec le français, langue du colonialisme et de l'oppression. Cette officialisation donna rapidement naissance à une arabisation massive de la société savamment orchestrée par les divers organes de l'Etat. Cependant, la tâche qui se voulait rapide et efficace se révéla ardue et de longue haleine. En fait, après plus de quatre décennies de mesures radicales, l'arabisation est toujours au cœur des débats et suscite toujours autant de passions. En effet, en dépit du monolinguisme prôné par l'Etat, la situation linguistique est bel et bien celle d'un multilinguisme. L'arabe est langue officielle mais coexiste avec d'autres langues nationales vernaculaires, notamment le berbère, ce qui donne lieu à une diglossie institutionnalisée. Le français, et ce malgré les efforts vains des gouvernements successifs, est largement usité au quotidien et est essentiellement la langue utilisée dans l'enseignement supérieur. La langue d'instruction du système éducatif algérien est l'arabe standard qui existe exclusivement en situation d'apprentissage. Néanmoins, la récente réforme du système éducatif (2003) met l'accent sur l'enseignement précoce des langues étrangères, à savoir le français dès la troisième année primaire (CE2) et l'anglais en première année secondaire (sixième). Malgré son refus idéologique d'intégrer la francophonie, l'Algérie demeure le second pays francophone de la planète mais subit de plein fouet l'expansion de l'anglais. L'engouement exprimé par une large frange de la société (étudiants, ingénieurs, enseignants, médecins…) pour l'apprentissage de la langue internationale au détriment du français est un signal d'alerte clairement perçu par les promoteurs de la langue française. L'anglais semble inexorablement étendre son influence en Algérie et ce, malgré les efforts déployés par l'agence pour la francophonie pour freiner son expansion. Les Algériens sont conscients que dans le contexte actuel de la globalisation, les échanges, la communication et la reconnaissance passent également – essentiellement – par l'apprentissage de l'anglais. Le conflit langue française/langue anglaise est plus que jamais d'actualité en Algérie ! Dans le présent article, nous ferons tout d'abord un état des lieux de la situation linguistique algérienne puis nous nous intéresserons au système éducatif et à la place octroyée aux langues. Finalement nous tenterons de cerner le conflit émergeant entre la langue française et la langue anglaise en essayant d'en définir les enjeux. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
|
Résumé anglais |
When Algeria achieved its independence in 1962, one of the first official measures was to grant Arabic the status of national and official language in order to break away from French, the language of colonialism and oppression. This recognition soon led to the massive arabisation of the Algerian society under the ruling of various official State offices. However, this task, which was intended to be quick and efficient eventually turned out to be lengthy and painful. In fact, after over four decades of radical measures, the issue of arabisation is still the focus of passionate debates. Indeed, despite the State supported monolingualism, the linguistic situation indeed reflects the phenomenon known as Plurilingualism. Arabic is the official language, yet it coexists with other national vernacular languages, especially the Berber, which results in diglossic side effects. French, despite unsuccessful efforts from successive governments, is an everyday language and constitutes the main language of higher education. The language of education in Algeria is standard Arabic, which is exclusively used in learning situation. However, a recent reform of the educational system (2003) insists on the early foreign language education, i.e. French from the third grade and of English at the sixth grade. Despite its ideological refusal to integrate the Francophonie, Algeria remains the second French-speaking country in the world and is particularly affected by the expansion of English. A large segment of society (students, engineers, teachers, doctors…) is anxious to learn the international language, i.e. English rather than French. This has been perceived with alarm by the supporters of the French language. The use of English seems to be expanding inexorably in Algeria, despite the efforts of Francophones to put a halt to it. Algerians are aware that in the contemporary context of globalisation, cultural and business exchanges and international communication implicitly assume knowledge of English. The conflict between French and English is more than ever debated in Algeria. In this paper, we will describe the linguistic situation in Algeria and then focus on the system of education. Finally, we will attempt to assess the emerging conflict between French and English by defining the issues at stake. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
|
Article en ligne | http://droitcultures.revues.org/1860 |