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Titre Parole de l'enfant et parole à l'enfant en justice
Auteur Jean-Pierre Durif-Varembont
Mir@bel Revue Droit et cultures
Numéro no 55, mai 2008 Parole(s) : l'affaire d'Outreau
Page 201-219
Résumé La parole de l'enfant a pris d'autant plus d'importance que dans les affaires d'agressions sexuelles intrafamiliales, il n'y a le plus souvent ni preuves ni aveu mais des versions contradictoires. L'auteur montre comment, dans l'affaire d'Outreau, la parole des enfants n'a pas été vraiment écoutée parce que les conditions n'étaient pas réunies pour un discernement des adultes, professionnels de la justice ou non. L'analyse du traitement de cette parole permet ici de mettre en évidence la nécessité de prendre en compte un ensemble de données comme les circonstances du dévoilement des faits, le contexte familial, les caractéristiques du récit et l'évolution des éventuels symptômes. Mais la notion controversée de la crédibilité, révélatrice de l'ambivalence sociale et de la difficulté de l'exercice du doute, doit rester à la charge des juges et non à celle des experts cliniciens. Ceux-ci sont appelés, à partir d'éléments recueillis dans une relation singulière, à rendre compte des processus psychiques à l'œuvre chez un enfant, entre fantasme et réalité.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais The children's “words” have acquired inasmuch importance as, in judicial affairs of intra-family sexual abuse, there are, most of the time, neither evidence nor confession but instead contradictory versions. The author shows how, in the Outreau case, the children's words have not been really listened to because conditions for a real understanding by adults – laymen or justice professionals – were missing. In this article, analysing the treatment of these words allows to emphasize the necessary consideration of numerous data such as the circumstances of disclosing the facts, the family context, the characteristics of the narrative and the evolution of potential symptoms. But the controversial concept of credibility, revealing the social ambivalence and the difficulty of applying the doubt, must remain the responsibility of the judges and not of the clinical experts. The latter must, starting from elements collected in a specific relation, describe the psychological processes functioning in a child, between fantasy and reality.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://droitcultures.revues.org/1379