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Titre Le droit au divorce des femmes (khul‘) en islam : pratiques différentielles en Mauritanie et en Égypte
Auteur Corinne Fortier
Mir@bel Revue Droit et cultures
Numéro no 59, juin 2010 Actualités du droit musulman : genre, filiation et bioéthique
Rubrique / Thématique
Divorces au masculin et au féminin
Page 59-83
Résumé Le droit au divorce des femmes ou khul‘, bien que généralement moins connu et moins pratiqué par les sociétés musulmanes que la répudiation, figure dans les textes législatifs islamiques. Dans le droit musulman, l'épouse peut racheter la liberté qu'elle a aliénée à son époux en échange de la compensation matrimoniale, ce qui témoigne en creux du rôle de la dot qui autorise socialement et légalement l'homme à prendre possession du corps féminin. Connu et pratiqué depuis des siècles dans la société maure, qui se réfère dans sa pratique juridique aux traités de droit malékite anciens et récemment au Code de statut personnel de 2001, le divorce féminin n'a pas la connotation subversive qu'il a en Égypte depuis que le nouveau Code de statut personnel de 2000 donne aux femmes le droit de divorcer sans que l'accord de leur mari ne soit nécessaire. Cette recherche comparée du divorce féminin en Mauritanie et en Égypte montre que chaque société fait un usage différentiel du droit musulman, usage qui s'explique, entre autres, par le degré de connaissance de ce corpus juridique ainsi que par la configuration spécifique des rapports sociaux de sexe et de parenté.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais The right to divorce available through women's own initiatives, or khul‘, although generally less known and less practiced by Muslim societies than repudiation, is clearly elaborated in Islamic jurisprudence. By khul‘, the wife can regain the freedom which she had surrendered to her husband's authority by reimbursing his marital compensation of gifts given to her and her family at the time of betrothal and wedding. This legal process for divorce testifies implicitly to the role of bridewealth as that which secures the man with social, legal and symbolic authority to possess the female body. Women's divorce has been known and practiced for centuries in Moorish society of Mauritania which refers in its legal practice to treaties of ancient maliki jurisprudence and recently to the Code of personal status of 2001. Therefore, women's divorce does not have the subversive connotation that it has recently acquired in Egypt since the new Code of personal status of 2000 gave women the right to divorce without the agreement of her husband. This comparative research about women's divorce in Mauritania and in Egypt shows that each society makes differential usage of Islamic jurisprudence. This usage can be explained by many factors, especially, by the degree of knowledge of this Sunni legal corpus, as well as the specific kinship and gender relations of each society.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://droitcultures.revues.org/1950