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Titre En quête de chez-soi. Le bois de Vincennes, un espace habitable ?
Auteur Gaspard Lion
Mir@bel Revue Annales de géographie
Numéro no 697, 2014/3
Page 956-981
Résumé Dans l'étude des manières de vivre et de survivre en situation d'extrême précarité, la question de l'habiter n'a que très rarement été abordée. Elle paraît pourtant essentielle pour comprendre la situation de tous ceux et celles qui, de plus en plus nombreux en France, ont recours à des habitats de fortune. À Paris, le bois de Vincennes est l'espace qui accueille le plus grand nombre de ces habitants. Installés dans des tentes et des cabanes, ils se sont pris en charge pour retrouver la maîtrise d'un espace et d'un temps personnels, disposer d'un lieu d'ancrage et d'intimité offrant les qualités du chez-soi. Ils ont fait de ces lieux des espaces habités au sens fort du terme, ne se réduisant pas à de simples abris, se sont organisés pour rendre le bois habitable et habitable en commun. L'objectif de cet article est donc d'éclairer ces situations limites, généralement considérées comme inhabitables, où un chez-soi en vient à se constituer et, partant, d'enrichir la compréhension du concept de l'habiter, appelé à jouer un rôle croissant en sciences sociales.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais In Search of “Home”. Vincennes Woods, Inhabitable Spaces? In studying how the homeless live and survive in extremely precarious conditions, the question of “inhabiting” is very rarely taken up. Yet this question is essential if one wants to understand the situation of the increasing number of men and women in France who are without permanent housing. In Paris it is the Bois de Vincennes that shelters many of these people. Living in makeshift tents and cabins they have nonetheless taken charge of their own time and space, creating for themselves anchorage points that have some of the qualities of a “home” (chez-soi). Far from reducing their tents and cabins to mere shelters and means of survival, they have organized themselves to make them into dwelling places – in the strong sense of the verb “dwell” : inhabitable and inhabitable in common. The purpose of this article is to shed some light on these “limit-situations”, generally considered to be uninhabitable, and thereby enrich the understanding of the concept of inhabiting, which is playing a increasing role in the social sciences.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=AG_697_0956