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Titre Des justices « populaires » dans l'Empire romain (IIe-IVe siècles)
Auteur Soazick Kerneis
Mir@bel Revue Droit et cultures
Numéro no 65, juin 2013 Les justices alternatives et leurs avatars
Rubrique / Thématique
Dossier : Les justices alternatives et leurs avatars
Page 89-99
Résumé Quelles sources, pour quelle histoire ? Les libri nous renseignent sur la justice du gouverneur dans l'Empire romain. Mais que représentait cette justice pour les provinciaux ? Y avait-t-il place à Rome pour d'autres formes de justice ? Le concept contemporain de justice alternative peut-il être transposé pour l'époque romaine ? La découverte réitérée de nouvelles prières judiciaires incite à ouvrir le dossier. Le corpus est exceptionnel, capable de nous éclairer sur la pratique du droit dans les provinces. À première vue, les prières judiciaires passent pour un simple décalque des procès ordinaires qui se tenaient devant les juges de l'empereur. Telle était la force de la res publica que de contrôler les actions conduites au temple. La justice divine ne serait alors que bien peu alternative. Mais par-delà l'unité apparente de formules plus ou moins stéréotypées, les prières judiciaires laissent apparaître des variantes dans l'intervention des dieux. Du point de vue des requérants, elles sont de véritables justices alternatives parce qu'elles s'adressent au dieu pour satisfaire de façon en partie fantasmatique leurs revendications les plus profondes. C'est dans cette façon de procéder avec le dieu que diffèrent les prières judiciaires.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais Which sources for what sort of history? The libri talk about the governor's justice in the Roman Empire. But what was this justice for the inhabitants of the Empire? Was there any place for other forms of justice? Can the modern concept of alternative justice be convenient for the Roman times? Many judicial prayers have been found recently and this constitutes an exceptional corpus able to enlighten the praxis of Law in the Roman provinces. As we know, there is a unity among the judicial prayers: everywhere the same words, the same style. Would the judicial prayers be only simple replication of the Roman trial. The alternative would be quite reduced due to the strength of the res publica to control all forms of justice. However it seems that if we look at the feelings of the litigants, the judicial prayers can constitute a genuine alternative justice because they allow them to ask for divine judgment and to access to revenge. It is in this relation to the divinity that we can find differences between the judicial prayers, those from Asia Minor and those from Roman Britain.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://droitcultures.revues.org/3026