Titre | Mettre en scène le passé. Ethnographie de l'instrumentation de l'œuvre d'art dans les politiques de la mémoire | |
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Auteur | Sarah Gensburger | |
Revue | Droit et cultures | |
Numéro | no 66, décembre 2013 Espaces des politiques mémorielles. Enjeux de mémoire | |
Rubrique / Thématique | Dossier : Espaces des politiques mémorielles. Enjeux de mémoire |
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Page | 129-145 | |
Résumé |
Inscrit dans une recherche au long cours sur la genèse de la « mémoire » comme catégorie d'action publique, cet article se propose de prendre la notion de mise en scène du passé au pied de la lettre pour s'interroger sur l'épaisseur sociale du recours, aujourd'hui quasi systématique, à l'œuvre artistique dans la conduite de ces politiques. Pourquoi une telle mobilisation de l'œuvre artistique mais aussi de la personne qui en est l'auteur ? Que semblent en attendre ces initiateurs et quel(s) statut(s) donnent-ils à cette parole et aux œuvres en question ? Le choix de s'intéresser aux politiques mémorielles à travers leur utilisation de l'art et des artistes permet en effet de poser différemment la question des rapports entre normes, propagande et politiques dites de la « mémoire ». Si plusieurs travaux se sont intéressés au lien entre art et mémoire, ils prennent le plus souvent en compte la création comme une donnée pour en analyser la signification symbolique selon une grille de lecture postmoderne. Ici l'approche est sensiblement différente. Les sources sur lesquelles s'appuie cet article sont en effet principalement constituées des notes de terrain récoltées en tant qu'observatrice participante. Elles permettent ainsi de poser la focale d'analyse en amont de l'acte artistique afin de saisir les mécanismes et processus qui président aux recours à l'œuvre par les pouvoirs publics comme les logiques des acteurs de ces politiques. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
Part of a long-term research on the genesis of « memory » as a category of State intervention, this article takes the concept of « staging the past » literally to analyze the social mechanisms which lead to the use of artistic works in so-called « memory » policies. Why such a mobilization of artistic works but also of the artist? What do the State and its administration expect of such a use and what status do they give to these works? The choice to focus on memory policies through their use of art and artists enable to consider differently the issue of the relationship between standards, propaganda and « memory » policies. If, up to now, several studies have looked into the relationship between art and memory, they most often take the art productions as a given to analyze their symbolic meaning in a post-modern perspective. Here the angle is quite different. The sources on which relied this article consist mainly of field notes collected as participant observer. They enable to put the focus upstream of the artistic act to understand the social mechanisms that govern the use of art works by the public administration. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://droitcultures.revues.org/3219 |