Titre | Urbanisation des campagnes et ruralisation des villes en Tunisie | |
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Auteur | Jean-Marie Miossec | |
Revue | Annales de géographie | |
Numéro | no 521, 1985 | |
Rubrique / Thématique | Articles |
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Page | 38-62 | |
Résumé |
Villes et campagnes tunisiennes se sont considérablement modifiées dans les deux dernières décennies. Une circulation accrue (camionnette, transistor, école, monétarisation...) a favorisé l'urbanisation des campagnes où se sont multipliées les petites villes à croissance démographique rapide. Les retombées de l'émigration et du tourisme, l'industrialisation, l'extension des ceintures maraîchères à la périphérie lointaine des grandes villes, la montée de la civilisation des loisirs ajoutent de nouveaux signes urbains en milieu rural. Cette modernisation a exacerbé la demande en biens d'usage et de consommation au sein d'une population rurale marginalisée par la croissance économique réalisée. De larges territoires de la Tunisie intérieure sont déshérités et l'exode vers les villes demeure puissant. En conséquence, la part des ruraux dans la population urbaine est loin d'être négligeable quoiqu'elle ait été considérablement exagérée. L'espace urbain a été transformé avec taudification des vieilles villes et, en périphérie, extension démesurée de lotissements plus ou moins spontanés. Parallèlement, une nouvelle économie, à forte base non structurée, se met en place: plus du quart de l'emploi urbain est réalisé par le secteur non structuré qui dépasse même 50% de l'emploi dans une soixantaine de villes... Une nouvelle société, ni urbaine, ni rurale, formée pour une large part de « néocitadins » s'installe dans les villes tunisiennes. Il conviendra, rapidement, de canaliser les aspirations de ces néocitadins tandis que des interventions de grande ampleur sont nécessaires dans l'arrière-pays si les pouvoirs qui sont installés en ville ne veulent pas que la croissance qui s'y est amorcée soit brisée par l'afflux massif de ruraux. Source : Éditeur (via Persée) |
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Résumé anglais |
The Tunisian contryside and towns have been modifying in the course of the last twenty years. The development of means of communication — vans, radios, schools, monetarization — have promoted the urbanization of rural areas where small towns have multiplied with the rapid demographic growth. The consequences of emigration, tourism, industrialization, the expansion of market garden and dairy belts on the most distant outskirts of large cities, the growth of a leisure civilization, have all contributed to the emergence of new urban signs in the countryside. This modemization has increased the demand for consumption goods in a rural population marginalized by the recent economic growth. Large parts of interior Tunisia remain miserable and the migration into towns is still important. In consequence the percentage of rural migrants, among the urban population is very high though it has been greatly exaggerated. The urban space has been transformed, the old medinas are slummy and many more or less spontaneous settlements have spring up on the periphery of a number of towns. At the same time a new economy is setting up — the informal sector. More than 25% of urban employment is realized in the informal sector that amounts to more than 50% of the employment in some sixty towns. A new society, neither urban nor rural is developing in Tunisian towns, constituted, for a large part, by " neo city dwellers ". It will be quickly necessary to control the aspirations of these " neo city dwellers " and to launch large scale programs in the back country if the authorities that are located in the towns do not want to have the massive arrival of rural migrants impede the growth and development taking place in those towns. Source : Éditeur (via Persée) |
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Article en ligne | http://www.persee.fr/doc/geo_0003-4010_1985_num_94_521_20300 |