Titre | Centre, périphérie et flux intra-urbains dans les grandes villes d'Afrique noire | |
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Auteur | Pierre Vennetier | |
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Revue | Annales de géographie |
Numéro | no 547, 1989 | |
Rubrique / Thématique | Articles |
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Page | 257-285 | |
Résumé |
Dès leur fondation, la plupart des grandes villes actuelles de l'Afrique tropicale se sont développées à partir d'un «centre» formé par les services administratifs coloniaux et les premiers établissements commerciaux. Autour de lui, se sont progressivement étendus des quartiers populaires. Ceux-ci ont constitué une « périphérie » dont les habitants vivaient pour une large part des emplois salariés existant dans le centre où ils venaient travailler chaque jour. Cette situation ne s'est pas vraiment modifiée après l'indépendance : ville « moderne » et quartiers populaires restent très différents, et de multiples liens les attachent, qui se traduisent par des flux internes de personnes et de biens. Mais les relations intra-urbaines ont gagné en complexité. Les quartiers péricentraux accueillent le flot issu de l'exode rural; surpeuplés, très densément bâtis, ils redistribuent sans cesse leurs excédents de population vers les quartiers plus éloignés, où les citadins vont chercher un cadre de vie moins dégradé, et ont une chance plus grande d'accéder à la propriété de leur parcelle et de leur maison. Cette mobilité résidentielle est le moteur principal de la croissance spatiale des villes. Sur le plan du travail, la majorité des emplois reste concentrée dans le centre-ville, dont les activités se sont étendues et diversifiées. Il en résulte des déplacements quotidiens massifs et réguliers, très polarisés, dont les conditions et la durée pèsent lourdement sur les citadins les moins favorisés. La localisation des maisons de commerce, celle des marchés et leur hiérarchisation provoquent aussi la formation de flux quotidiens orientés vers le centre et les quartiers péricentraux qui, directement ou indirectement, exercent leur influence sur l'ensemble de l'agglomération. L'inégale répartition des équipements socio-sanitaires et éducatifs a des conséquences identiques : les habitants des quartiers récents, en général insuffisamment dotés, doivent se tourner vers les zones plus favorisées parce que plus proches du centre et plus anciennes. Dans tous les domaines apparaît donc une sorte de hiérarchisation concentrique de l'espace, qui pose de multiples problèmes globaux et particuliers. Source : Éditeur (via Persée) |
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Article en ligne | http://www.persee.fr/doc/geo_0003-4010_1989_num_98_547_20906 |