Titre | Deux Z.A.C. de banlieue en situation extrême : du grand ensemble stigmatisé de Chanteloup au "village" de Chevry | |
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Auteur | Hervé Vieillard-Baron | |
Revue | Annales de géographie | |
Numéro | no 564, 1992 | |
Rubrique / Thématique | Articles |
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Page | 188-213 | |
Résumé |
Une même procédure administrative peut conduire à des formes dissemblables d'urbanisation et à des évolutions sociales divergentes. Dans le cadre de l'agglomération parisienne et pour des programmes abritant un nombre voisin de ménages, la comparaison entre la Z.A.C. la plus pauvre (zone d'aménagement concerté «La Noé» à Chanteloup-les-Vignes) et la Z.A.C. la plus riche (Chevry II à Gif-sur-Yvette) permet de mesurer, dans la construction des ségrégations, le rôle de l'environnement géographique et historique, l'influence des premières politiques de peuplement et surtout le poids des promoteurs et des capitaux engagés. Le nouveau « village » de Chevry II devient un espace de « standing » presque exclusivement réservé aux cadres supérieurs du secteur privé. Le grand ensemble locatif H.L.M. de Chanteloup-les-Vignes rassemble, malgré une réhabilitation lourde, une population paupérisée majoritairement non métropolitaine, soumise aux fluctuations de l'emploi et largement dépendante de l'aide sociale. A cet égard, il semble que l'on puisse s'inquiéter, sans forcer le trait, d'un risque de ghettoïsation. Au final, si l'on observe dans les deux Z.A.C. un même affaiblissement des capillarités sociales, un essoufflement de la vie associative et un repli sur l'espace privé, il n'en reste pas moins que, sur La Noé, la spirale de l'exclusion n'est pas enrayée tandis que, sur Chevry II, le capital intellectuel et foncier ne cesse de s'enrichir. Dans la grande couronne parisienne, la ségrégation semble se renforcer et se spatialiser sous la forme d'un puzzle opposant, à côté d'un tissu mixte, quartiers disqualifiés en voie de paupérisation et îlots valorisés d'embourgeoisement accentué. Source : Éditeur (via Persée) |
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Résumé anglais |
A simitar administrative procedure may lead to different forms of urbanization and to divergent social evolutions. Within the framework of the urban area of Paris, the comparison between the poorest mixed housing development zone («La Noé» at Chanteloup-les-Vignes in the Yvelines department) and the richest one (« Chevry II » at Gif-sur-Yvette in the Essonne department) is very instructive. As a matter of fact, this comparison allows us to measure, within the development of segregations, the role of geographical and historical environment, the influence of previous populating policies but most of all the weight of property developer and investments. The new « village » of Chevry II is becoming a wealthy area reserved to executive white collar worker from the private sector. The large renting public housing units of Chanteloup-les-Vignes gathers, in spite of an impressive restoration program, a poor population mainly composed of immigrants, submited to unemployment and depending on welfare. Therefore, one may worry of a risk of ghettoization. Finally, if a similar withdrawal towards a self centered environment can be observed in both areas, it remains that the upward exclusion spiral at Chanteloup is broadening while the intellectual and property capital is increasing at Chevry II. Within the greater urban area of Paris, segregation is strengthening and can be spatialized as a puzzle opposing — next to a mixed urban fabric — discredited neighbourhood on the verge or proverty to districts enhanced by a pronounced middle class outlook trend. Source : Éditeur (via Persée) |
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Article en ligne | http://www.persee.fr/doc/geo_0003-4010_1992_num_101_564_21079 |