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Titre Revolution has no use for savants : A Fenno-Egyptian view of Afrocentrism
Auteur Pekka Masonen
Mir@bel Revue Afrique & histoire : revue internationale
Numéro vol. 1, no 1, 2003 Varia
Rubrique / Thématique
Varia
Page 169-208
Résumé Les historiens occidentaux sont souvent accusés de défendre une vision « eurocentrique » du monde. Il est vrai que les méthodes pratiques de la recherche historique moderne ont été véritablement développées en Europe occidentale. La plupart des concepts clés, des principes de la périodisation et des modes d'évaluation de la signification du passé reflètent la tradition occidentale. Dès lors, la question est de savoir s'il existe une façon alternative d'aborder le passé humain. L'afrocentrisme y prétend. Les auteurs afrocentristes affirment que les méthodes occidentales ne peuvent pas être utilisées de façon objective en ce qui concerne l'histoire africaine. Mais le problème est qu'ils ne proposent pas véritablement de méthodologie propre. Ce serait cependant une grave erreur que de simplement rejeter l'afrocentrisme comme une recherche de mauvaise qualité. Une manière plus constructive de comprendre l'afrocentrisme est de le considérer comme un type particulier d'histoire non conventionnelle – ou apohistoire – et comme un mouvement politique. À cet égard, un parallèle historique intéressant est fourni par un courant intellectuel appelé « fennomanie » dans l'historiographie nationale finnoise du début du xxe siècle. La fennomanie met elle aussi l'accent sur la subjectivité de la recherche historique et sur l'importance de l'histoire dans la création d'une conscience nationale et d'une identité ethnique. Les critiques américains de l'afrocentrisme n'ont pas vu cette dimension sociale et politique, peut-être parce que les historiens (blancs) américains n'ont jamais eu à défendre leur existence.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Western historians are often accused of maintaining a distorted “Eurocentric” view of the world. It is true that the practical methods of modern historical research were developed to the fullest in Western Europe. Many of the key concepts, principles of periodization, and the ways in which the significance of the past are estimated by historians worldwide still reflect the Western tradition. A good question is, whether there exists any alternative way to study the human past, however, without giving up the ideal of objectivity as it is conventionally associated with the (Western) scientific research? Afrocentrism aims to be such an alternative. Afrocentric authors claim that the Western methods cannot be used objectively in the context of African history. The problem of Afrocentrism is that it fails to take the decisive step to construct its own methodology. In their need of an official recognition from the academic community, Afrocentric authors pretend that they are using similar methods to those used by their enemies, the Eurocentric historians, while reserving themselves the right to break the rules whenever it is necessary to support their own cause. However, it would be a grave mistake to reject Afrocentrism simply as bad scholarship. A better way to understand Afrocentrism is to consider it a special category of unconventional history – or “apohistory” – and a political movement. An interesting historical parallel to Afrocentrism is the intellectual movement called Fennomania in Finnish national historiography in the early 20th century. Fennomania also emphasized the subjectivity of historical research and the importance of history in creating national consciousness and ethnic identity. The American critics of Afrocentrism apparently fail to understand its political and social connections, perhaps because the leading American (white) historians have never needed to defend their own existence.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=AFHI_001_0169