Titre | Cinéma et urbanité à Tunis sous le protectorat français | |
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Auteur | Morgan Corriou | |
Revue | L'année du Maghreb | |
Numéro | no 12, 2015 Dossier : Villes et urbanités au Maghreb | |
Rubrique / Thématique | Dossier : Villes et urbanités au Maghreb Cultures urbaines |
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Page | 181-195 | |
Résumé |
L'introduction du cinématographe à Tunis ne paraît pas, à première vue, révolutionner la géographie des loisirs dans la cité. Les salles se concentrent dans le centre, favorisant les quartiers les plus animés des nuits tunisoises. Pour autant, s'il évite les zones excentrées, le cinéma quadrille plus finement la ville : il s'immisce dans les quartiers et investit une médina en voie de marginalisation. Ainsi, les formes anciennes d'urbanisation ne semblent en rien incompatibles avec les nouveaux modes de vie citadins. La fréquentation des salles s'inscrit, d'abord, dans une géographie du proche. L'importance sociale de la salle de quartier et les barrières multiples qui restreignent les déplacements des habitants sont loin, toutefois, de circonscrire les pratiques des spectateurs. L'expansion du loisir cinématographique donne lieu à des circulations toujours plus vastes qui participent d'une appropriation de la ville et d'une rupture de l'entre soi. Les cinémas du centre-ville s'imposent dans l'après-guerre comme le lieu de sociabilité d'une jeune génération éduquée qui en fait la clé de son identité citadine. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
The development of cinema in Tunis did not seem, at first, to disrupt the geography of leisure in the city. Movie theaters were mostly located in the city center, favoring the most vibrant streets of the Tunisian capital. Exhibitors admittedly neglected the outskirts of the city. Yet movie theaters were scattered across the new town and started penetrating a medina doomed to marginalization, proving that the ancient forms of urbanization were not irreconcilable with the new urban lifestyle. Movie consumption was first and foremost a local activity. But neither the social influence of the local cinema nor the symbolic frontiers dividing the city could confine movie lovers. The expansion of the cinema generated new flows of moviegoers throughout the city and helped Tunisians to reclaim the public space. In the post-war years, the movie theaters of the “European” center became a place of conviviality for an educated youth whose urban identity would be rooted there. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://anneemaghreb.revues.org/2446 |