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Titre Le paradigme des publics dans la muséologie des années 1990
Auteur Nathanaël Wadbled
Mir@bel Revue Revue française des sciences de l'information et de la communication
Numéro no 7, 2015 Les recherches sur les publics en Sciences de l'Information et de la Communication
Rubrique / Thématique
Dossier
Résumé Dans les années 1990, le courant de la muséologie d'essence anglo-saxonne, a modifié en profondeur l'approche des publics. Au lieu de supposer un public homogène composé de visiteurs-types, il s'agit alors de prendre acte de la diversité des expériences. D'un côté, la notion de publics, au pluriel, remplace celle du public. En même temps, au lieu d'être la présentation d'un message destiné à y être intégré, le musée est alors considéré comme un dispositif offrant une multitude de possibilités de réinvestissement et d'interprétations. Cette évolution dans la conception de la communication semble, cependant, ne pas avoir été poussée dans ses retranchements par la plupart des muséologues de cette période. Si les modèles qu'ils proposent s'attachent à comprendre ce qui fait que chaque visite est individuelle, l'usage qu'ils en proposent est, d'un côté, de définir une typologie des caractéristiques a priori des visiteurs et, de l'autre, de permettre aux institutions de s'adapter à cette diversité afin de mieux faire passer leur message prédéfini. S'il semble que ce double usage domine, quelques muséologues insistent, cependant, sur la nécessité de faire droit aux spécificités individuelles sans les subsumer dans une médiation a priori ou normative a posteriori. Se pose alors la double question de la pertinence de la notion même de public – puisqu'il devient problématique de subsumer chaque visiteur dans un ensemble – et de la pertinence de la notion de communication pour analyser ce qui se joue dans une visite – puisque sa réussite ou son échec ne dépendent plus de la compréhension d'un message prédéfini.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais In the 1990s, museology of education, mainly British, fundamentally changed the approach of museum public studies. Instead of assuming a homogeneous audience of standard visitors, it gives some importance to the diversity of experiences. On one hand, the concept of publics plural replaces the on singular one of public. On the other hand, instead of presenting a complete message, the museum is considered as a device offering a multitude of opportunities for reinvestment and interpretations. However, this change seems not to have been pushed to its consequences by most museum professionals of that period. If the communication models they defined seek to understand what makes each visit individual, their results are used to define typologies of a priori visitors characteristics and in same time to adapt institutions to this diversity of their publics to transmit them their predefined message in a most effective way. Upstream, appears different publics, but each group is considered homogeneous. Downstream, is produced a homogeneous audience insofar as each visitor must have understood the same information, even if it is by different ways. If it seems that this uses dominate, some museum experts act the need to put forward individual specifications, without subsuming them in a normal standard a priori or in a posteriori normativity. This raises the double question of the relevance of the concept of public— because it is becomes to subsume each visitor in a set—and of the concept of communication to analyze what is being played on a museum visit—because its success or failure is no more dependent on the understanding of a predefined message.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://rfsic.revues.org/1519