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Titre La preuve par la fiction
Auteur Jacques Nassif
Mir@bel Revue Cahiers de psychologie clinique
Numéro no 35, 2010/2 Réel et virtuel
Rubrique / Thématique
Ouverture
Page 13-29
Résumé À partir du moment où le cogito informatique met à portée de quiconque le déchiffrement de la “signatura rerum”, la seule objection qui peut encore être faite à la confusion généralisée entre le réel et le virtuel est celle d'une fiction qui fait sortir le sujet de l'énonciation collective du mythe ou de l'énoncé sans énonciation d'un fantasme, pour le contraindre à mettre en jeu une croyance le soustrayant à l'indubitable du savoir universel.La fiction à laquelle cet écrit prête une voix, dans un essai de “psychanalyse impliquée”, est celle du reality show qu'invente avant la lettre Marivaux, dans « La Dispute », pour trancher la question de “l'inconstance et l'infidélité en amour”, s'il faut l'attribuer à un sexe plutôt qu'à l'autre. Et sa démonstration ne fait que rappeler à quel point la personne, surtout si elle est logée à l'enseigne du féminin, objet souverain du désir, en tant que commun aux deux sexes, est tributaire de l'image spéculaire, fondatrice de la personnalité, mais génératrice de toutes les illusions. Réinscrire ce désir dans le temps, pour que sa constance devienne une fidélité doit donc faire l'objet d'une décision qui permette de distinguer entre les liens du sang qui sont en vigueur dans l'amour, toujours enté sur – et hanté par – la famille, et les liens de l'affinité, qui attrape le désir pour mieux le flouer à travers les suppléments du portrait et du miroir, ces artefacts que la civilisation technologique répand aujourd'hui à l'infini.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais With Cogito having made it possible for anyone to decipher the “signatura rerum” (the Signature of All Things), the only objection that can be still made to the generalized confusion between the real and the virtual is the kind of fiction that can evoke the collective expression of myth or the unexpressed expression of a fantasy to force an individual to invoke a belief system, thus removing him from the indubitability of universal knowledge. The fiction to which this paper lends a voice, in an essay on “implied psychoanalysis”, is that of the reality show, something invented before the term existed by Marivaux in “The Quarrel”, in order to resolve the issue of “inconstancy and infidelity in love” and of whether it should be attributed to one gender rather than the other. Its expression only helps to remind one of the extent to which the individual, especially if feminine, as the supreme object of desire, common to both sexes, is dependent on the mirror image, the founder of the personality, but also the originator of all illusions. Reregistering this desire within time so that constancy can become fidelity must be the result of a decision, which can enable blood relationships, which operate in the realm of love and are always grafted on - and haunted by - the family, to be distinguished from those of affinity, which catch desire in order to cheat it more effectively with the portrait and the mirror, those artifacts that technological civilization constantly disseminates.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CPC_035_0013