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Titre Des pouvoirs impersonnels ?
Auteur Catherine Colliot-Thélene
Mir@bel Revue Tracés
Numéro no 29, 2015/2 Convoquer les êtres collectifs
Rubrique / Thématique
Articles
Page 25-38
Résumé Les tentatives de conceptualisation du pouvoir sont majoritairement focalisées sur le pouvoir politique, plus précisément sur sa forme étatique. Elles n'accordent en revanche que peu d'attention à l'économie. Cette dissymétrie résulte de la conviction que l'économie moderne constitue un champ d'action autonome dont la logique échappe à la prise de sujets (individuels ou collectifs) susceptibles d'en assumer la responsabilité. La mondialisation contemporaine paraît conforter cette représentation. Une analyse différenciée de la notion de pouvoir, qui distingue ses formes directes et indirectes, suggère cependant de réviser la thèse aujourd'hui répandue selon laquelle les contraintes de l'économie condamneraient la politique à l'impuissance. Cette analyse implique de rompre avec le concept national-étatique de la politique en reconnaissant que la mondialisation transforme aussi bien les structures de la politique que celles de l'économie, au point que les frontières entre l'une et l'autre tendent à disparaître.
Résumé anglais Attempts of conceptualization of power are mainly focused on political power, specifically on its state form. In contrast they give little attention to the economy. This asymmetry results from the conviction that modern economy is an autonomous field of action whose logic escapes from the grip of subjects (individual or collective) who could be made responsible for it. Contemporary globalization seems to confirm this representation. However, a differentiated analysis of the concept of power, which distinguishes between its direct and indirect forms, suggests revising the now widespread view that the constraints of the economy condemn politics to powerlessness. Such an analysis means breaking with the national-state concept of politics by recognizing that globalization transforms at once the structures of politics and of economics, to the point that the borders between them tend to disappear.
Article en ligne http://traces.revues.org/6289